J'ai quand même documenté le truc car les bonus +2 et +3 ne sont absolument pas justifiés.Renzo a écrit :La règle actuelle étant :Du coup, charger sur 2 cases pentes apportera +3, charger sur 1 case pente apportera +2.La charge est une attaque de mêlée que peuvent effectuer les cavaliers et les infanteries de ligne (amélioration "charges" pour l'infanterie). Chaque case d'élan apporte un bonus de +1 sur les pertes assenées à l'adversaire. Les cases de pentes donne un bonus de +2. Les bonus sont plafonnés à +3 pour la cavalerie et à +2 pour l'infanterie. Il est donc inutile de prendre plus de 3 cases d'élan.
Les collines sur plusieurs niveaux ne devraient donc pas changer fondamentalement la donne. Ce qui semble plutot réalise par rapport à ce que nos amis cavaliers disaient. Bon après, il faut bien sur différencier le gameplay et la réalité. Il faut des règles un peu fun à jouer quitte a s'éloigner un peu de la physique meme si on essaye d'etre cohérent avec la réalité des choses.
Le cheval dans la Grande ArméeContrairement à l’infanterie, dont l’efficacité tient avant tout à sa capacité de feu (les affrontements à la baïonnette s’avèrent en réalité très rares), la cavalerie agit essentiellement par le choc en recourant à l’arme blanche, en l’occurrence le sabre (l’usage du pistolet est en effet abandonné depuis 1776 dans la cavalerie française et la lance n’est introduite qu’en 1811). Les spécialistes de l’époque n’envisagent d’ailleurs pas d’autre mode d’action. Guibert, référence de la pensée militaire du XVIIIe siècle, est très net dans son Essai général de Tactique (1772) : « La cavalerie n’a qu’une manière de combattre, c’est par la charge ou le choc. Toute action de feu en troupe lui est impropre. La vitesse et la cohésion sont ses qualités essentielles.» Thiébault est tout aussi catégorique : « La cavalerie a deux manières de combattre, en chargeant et de pied ferme. Cette dernière lui ôte une si grande masse de ses avantages qu’elle ne doit être adoptée que par l’effet d’une véritable nécessité (…). Observons cependant que, lorsqu’elle sera réduite à cette manière de combattre, la cavalerie devra faire précéder l’emploi du sabre par celui de ses armes à feu, afin de compenser, autant que possible, l’inconvénient de l’immobilité. »
Un régiment peut attaquer selon quatre modalités : en ligne (avec ses escadrons accolés), en colonne (par escadron ou peloton), en échelons ou en échiquier. La cavalerie lourde adopte habituellement la colonne de peloton (25 hommes de front, chacun des deux pelotons étant disposé sur deux rangs), ce qui accroît la puissance de choc. En général cependant, lorsqu’il s’agit d’assaillir un carré d’infanterie, la largeur du front correspond à celle d’un escadron, avec pour direction d’attaque l’un des angles du carré. La formation en bataille, utilisée notamment pour la charge, se prend sur deux rangs (séparés de 65 cm environ), un cavalier du deuxième rang pouvant espérer éviter un cavalier du premier rang qui chute, ce qui s’avérerait impossible pour un cavalier de troisième rang. Si bien qu’en dépit de son règlement qui prévoit trois rangs, la cavalerie autrichienne charge elle aussi, sous l’Empire, sur deux rangs. Dans tous les cas, officiers et sous-officiers ont des places strictement assignées dans le dispositif, ce qui permet d’entraîner par l’exemple les soldats, qui ont toujours sous les yeux un cadre dont il suffit d’imiter les mouvements.
Les cavaliers quittent leur position de départ au trot, prennent le petit galop à deux cents pas de l’ennemi et le galop de charge à quatre-vingts pas, à la sonnerie de trompette. Mais l’effet de masse (la progression « botte à botte ») compte davantage que la vitesse pour briser les rangs adverses. Dans certains terrains défoncés ou encombrés d’obstacles, la cavalerie progresse au trot (on verra même des unités charger quasiment au pas dans la tempête de neige d’Eylau). À Marengo, la grosse cavalerie de Kellermann prend le galop à soixante mètres seulement des dragons autrichiens. À Altafulla, Curély fait sonner la charge à cinquante mètres de la cavalerie espagnole. À Zehdenick, Lassalle charge à dix mètres. Les cavaliers peuvent également se contenter d’attendre l’ennemi. Lors de la retraite du Portugal, Sainte-Croix demeure immobile avec ses dragons, sabre pointé en avant puis contre-attaque après le choc. Bref, en matière de combat à cheval, la compacité apparaît préférable au mouvement. Ardant du Picq résume ces observations en quelques lignes : « La cohésion et l’ensemble faisant la force de la charge, on s’explique, l’alignement étant impossible à une allure vive où les plus vites dépassent les autres, comment il ne faut lâcher la bride que lorsque l’effet moral est produit et qu’il s’agit de le compléter en tombant sur l’ennemi déjà en désordre, en train de tourner le dos, etc. Ainsi chargeaient les cuirassiers : au trot (…). Jomini parle de charges au trot contre cavalerie lancée au galop et cite Lasalle qui en agissait souvent ainsi et qui, voyant cavalerie accourir au galop, s’écriait : “Voilà des gens perdus.” Jomini fait de cela affaire de choc : le trot permet l’union, la compacité que le galop désunit. Tout cela peut être vrai ; mais affaire d’effet moral avant tout. Une troupe lancée au galop qui voit arriver à son encontre un escadron bien serré, au trot, est étonnée d’abord d’un aplomb semblable ; par l’impulsion matérielle supérieure du galop, elle va la culbuter ; mais point d’intervalles, point de trous par où passer en perçant. »
Jean-François Brun
Pages : 32-33-34
En pratique, c'est la compacité de la charge qui permet le résultat, aucunement sa vitesse.