Vingt-neuf juin 2008, 23H00, le verdict de l'Euro-2008 de football est tombé: le capitaine autrichien Andreas Ivanschitz soulève la coupe Henri-Delaunay dans un stade Ernst-Happel de Vienne en ébullition.
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Abasourdis, les joueurs de l'Italie, finalistes malheureux, tentent de sécher leurs abondantes larmes, la tête dans le gazon. Pas facile avec seulement 23 mm de brins d'herbe règlementaires. A l'écart, l'entraineur Roberto Donadoni réfléchit peut-être déjà à sa demande d'asile politique aux Îles Kiribati.
Est-ce un rêve? un cauchemar? Non, du foot-fiction!
Avec un humour mordant et en détournant des épisodes, faits marquants ou anecdotes, de l'histoire du foot des trente dernières années, le magazine autrichien Arena 08 a écrit le scénario loufoque qui propulsera l'Autriche, outsider absolu, vers le titre de champion d'Europe 2008 à la maison.
La fable de la campagne victorieuse et improbable du onze le plus mal classé au coup d'envoi d'un Euro débute par une victoire en poule 1-0 contre la Croatie, redoutable adversaire du groupe B. Petit coup de pouce, la cage du gardien autrichien a été retirée du terrain, conformément à la clause -- fantaisiste -- inscrite en tous petits caractères au bas du traité d'adhésion de l'ex-république yougoslave à l'Union Européenne.
Pour le match suivant, l'encadrement autrichien s'appuie sur les travers récents du football de club polonais en faisant donner le 12e homme, à savoir le porteur de mallette de billets. Résultat probant: une victoire 3-0 avec trois buts contre leur camp des hommes du Néerlandais Leo Beenhakker. Le sponsor principal du onze autrichien confie entre deux portes: "L'argent est fait pour être dépensé"!
Point d'orgue de la phase de poule, les Autrichiens rééditent leur exploit de Cordoba au Mondial-1978 en Argentine contre l'Allemagne en battant "l'arrogante" bande à Michael Ballack 3 à 2.
En si bon chemin, les scénaristes loufoques d'Arena 08 poursuivent ce conte de fées avec un quart de finale (objectif réel de l'entraineur Josef Hickersberger) contre les bouillants Portugais. Avant le match, les coéquipiers de Cristiano Ronaldo ont la mauvaise idée de vouloir gouter à une spécialité locale à la fête foraine jouxtant le stade Ernst-Happel. Les langos, mi-beignet/mi-crêpe, 100% gras, leur restent malheureusement sur l'estomac.
Malins, les Autrichiens exploitent cette faiblesse et provoquent les Lusitaniens qui crachent leurs tripes, comme les crachats du Néerlandais Frank Rijkaard sur l'allemand Rudi Völler au Mondial-1990, et récoltent quatre cartons rouges. A onze contre sept, les Autrichiens se qualifient pour les demi-finales avec un tout petit 1-0. Mesquin, mais suffisant.
Puis, d'une "main de Dieu" toute maradonienne, l'attaquant Gyuri Garics écarte la Suisse et ses Guillaume Tell du chemin de la finale où l'Autriche retrouve l'Italie.
Clou du spectacle, cette ultime rencontre est arbitrée, en toute impartialité, par le sifflet local Konrad Plautz. Il expulse d'ailleurs sans hésiter l'Italien Marco Materazzi, clin d'oeil à l'incident avec le Français Zinedine Zidane lors de la finale du Mondial-2006, coupable d'un violent coup de torse sur l'occiput du défenseur Emmanuel Pogatetz!
En supériorité numérique, les Autrichiens l'emportent sur leur score fétiche de 3-2 et entament un interminable tour d'honneur alors que les parieurs s'arrachent les cheveux.
, la république tchèque a une excellente équipe.
