Au coeur des états-majors
Cette guerre est certes l’affrontement de deux armées et des soldats qui la composent, mais aussi celle de deux états-majors. Deux visions, deux objectifs et deux groupes d’officiers qui se retrouvent face à face au cours d’un conflit sanglant, menant leurs armées au travers de ce territoire russe.
Quels sont donc ces états-majors et les hommes qui les composent ? Mais aussi quelles sont leurs motivations et leurs optiques dans cette guerre terrible, au cœur même d’un territoire qui l’est tout autant ?
L’état-major « hôte » se compose de trois officiers : le Lieutenant Nicolaï Karamazov, membre de l'Armée du Maréchal, le Capitaine Adjudant-major Rumph, membre des Partisans du Lys et du Major Alexandre Ivanovitch, commandant de l'Armée du Tsar. A ce triumvirat, chargé du pouvoir décisionnel de l’armée, s’ajoutent des conseillers et les différents autres Chefs de Corps, pour tout ce qui touche la partie stratégie.
En face, l’état-major « visiteur » est lui une hydre à 4 têtes : le Capitaine Adjudant-major Aubert du Bayet, Chef de Corps du 30ème Régiment d'Infanterie, le Chef d'Escadrons Coignet, membre de la Garde Impériale, le Capitaine Adjudant-major MARBOT, Chef de Corps des Autunnois, et Timéon Tidus, membre de la Gendarmerie Impériale et haut Commissaire à la sécurité. Ce nouvel état-major, récemment constitué par le Chef d’Escadrons Coignet et le Lieutenant Jean Bailly, semble lui aussi, à l’image de son homologue russe, s’appuyer sur les différents Chefs de Corps qui composent l’armée française.
De même, l’un comme l’autre, ces deux états-majors semblent laisser une grande part d’initiative à leurs différents Corps, pour ce qui touche au domaine tactique, mais gardent la main mise sur le domaine stratégique du conflit à mener.
La victoire est le maître mot dans la bouche de chacun. Vaincre tel est le souhait sans pour autant être issue de la même vision. D’un côté, l’état-major russe semble avoir, dans ce conflit, pour unique objectif de chasser l'envahisseur, et tient tout simplement à défendre les terres et sa chère patrie à l'écart de toutes les horreurs de la guerre. Pour sa part, l’état-major français souhaite clairement marquer ce conflit par la prise symbolique du Palais du Tsar.
Pour chacun ce conflit est aussi le moyen de faire triompher ses idées, d’exprimer sa domination sur l’autre, bien que l’état-major russe eût préféré éviter cette guerre, qu’il finit par considérer comme nécessaire à la vue de l’implacable et froide politique française qui poussera certainement ce conflit dans la durée et amènera des soutiens de la part d’autres pays dans cette lutte, et que du côté français la confiance est optimale avec l’Empereur à la tête de l’armée.
Mais de chaque côté, tout ne semble pas aller tant de source que cela….Entre les arrivées incessantes de nouveaux officiers non expérimentés sur le front, d’un terrain peu souvent propice aux manœuvres, d’un climat bien souvent hostile, même pour les locaux, les problèmes logistiques deviennent titanesques! De ce côté, l’état-major français semblerait avoir pris un peu d’avance. En effet, l’organisation régimentaire française, leur nombre de troupes ainsi que les officiers à leurs têtes, semblent avoir, selon les dires des deux états-majors, pris une longueur d’avance sur leurs homologues russes.
Des deux côtés, on s’accorde donc à une campagne longue, difficile et sanglante, comme le montre les renversements fréquents des fronts. Et comme bien souvent dans un conflit meurtrier, des hommes ou des régiments ressortent de l’ensemble par leurs actions ou leurs faits d’armes. Côté russe, on ne nomme pas d’officiers en général mais plutôt un Corps d’armée comme étant celui qui semble le plus « menaçant » : la Garde Impériale. Pour sa part, l’état-major français distingue quant à lui plutôt des officiers, tel le Major Alexandre Ivanovitch ou encore le Chef de Bataillon Gweltovitch. De plus, côté français, on vante plus les qualités de ténacité et de leur exploitation des failles du front ennemi, que de l’organisation en place chez les russes, organisation française louée du côté des russes.
Enfin, chaque état-major tient à faire passer un message. Pour les russes, des félicitations sont à adresser à tous, félicitations relayées par le Tsar lui-même, pour cette cohésion et cette volonté de lutter contre l’envahisseur et au nom de la Mère Patrie. Pour sa part, l’état-major français souhaite que continue l’ « enrégimentation », afin de continuer la cohésion déjà bien en place et faciliter la communication entre tous, et adresse lui aussi ses félicitations à ses valeureux soldats.
P.P.
PENITENCIER de STUKOVNOVO
Chez les russes, le seul pénitencier existant et sur l’île de Stukovnovo. Le gouverneur Alexei Stukov a accepté de nous parler de son île mais principalement du pénitencier s’y trouvant. Il nous affirme que plusieurs prisonniers se sont déjà évadés de la prison, mais heureusements ils n’ont pas réussis a s’échapper de l’île grâce notamment aux grands marécages qui l’entourent. La prison ne possède pas de cour, ce qui permets d’éviter aux prisonniers de comploter contre le tzar ou de tenter une évasions organisée. La justice russe envoie en prison environ une demie-douzaine de prisonniers par mois. Plusieurs prisonniers affirment que la justice russe ne respecte pas le code du Tzar mis en place, et afin de régler cela, le gouverneur nous promet d’en révéler plus sur le fonctionnement de ce pénitencier pour la prochaine éditoin de la gazette.
Affaire à suivre …
W.Rze