L'hiver à bel et bien commencé, malheureusement, les ravages du froid se font ressentir, et les difficultés de se procurer du papier d'impression ont conduit à ce retard de parution.

Dans cette édition, vous pourrez retrouver une nouveauté : les lettres de soldats, mais aussi "Ravages du Froid", décrivant les conditions difficiles causées par le froid, ansi que les rubriques habituelles.

Bonne lecture.

Dans cette rubrique, vous retrouverez des lettres ou témoignages faits par nos braves soldats et que la rédaction à sélectionné. Vous souvenez vous encore de Yvan ? Il est partit récemment et voici quelques commentaires sur lui de notre chère Capitaine Adjudant-major Nathalie.

« Nous n'étions que deux à faire parti de ce régiment de la troupe des partisans, Olek et moi. C'était il y a quelques mois déjà.
Puis, je ne me souviens plus de la date exacte, un jeune Sous-Lieutenant frappa à notre porte.
Physiquement je m'en souviens comme si c'était hier, il était blond, il beau, il sentait bon le sable chaud
Il s'appelait Yvan Makarenko. Il désirait appartenir à ce régiment peu nombreux, pour le faire évoluer et prospérer. Quelle drôle d'idée.
Notre chef bien aimé d'alors, Olek, l'accepta.
En peu de temps, Yvan se révéla être un orateur plein de fougue, haranguant les jeunes Russes sans régiments à venir nous rejoindre.
Quelques semaines après nous étions un régiment d'une vingtaine de compagnie, grâce à Yvan.
Je proposai à notre chef bien-aimé de le nommer recruteur en chef de notre régiment, ce qu'il accepta.
Yvan pris de l'assurance et déploya moult efforts pour qu'un nombre important de jeunes recrues se joignent à nous.
J'étais ébahie, un si jeune Sous-Lieutenant avec un tel charisme recrutant autant de monde était pour moi formidable.
Je commençais une relation durable par missives. Yvan non content de s'investir dans notre régiment, s'investi aussi dans les missives.
Nous pouvions partager jusqu'à trente missives par jour, tout en restant courtois et correct l'un par rapport à l'autre.
Bref, je l'appréciai beaucoup. Il s'investit encore plus lorsqu'il créa trois bandes pour différencier notre régiment. Ce qui fut tout à son honneur et accepté de tous.
Ces trois bandes étaient celles de la louve, du faucon et de l'ours.
Cela dura un temps puis après une grande victoire sur un moulin, où Yvan y participa durablement, notre régiment fut surpris de recevoir un ordre de l'EM.
En effet, nous devions faire nombres de lieues dans un endroit inconnu, qui n'avait pas valeur stratégique à nos yeux.
A cette époque, notre chef bien-aimé Olek ne communiquait que rarement.
Donc Yvan, qui fut nommé second, continuait de nous soutenir et d'accepter les ordres.
Il nous parlait chaque jours, il nous réconfortait, bref il avait l'âme d'un chef.
Ce qu'il advint après des péripéties.
Il fut nommer chef de la troupe des partisans. Quel bonheur pour nous tous. Oui, en si peu de temps tu y étais.
Il réforma notre régiment, instaura des nouvelles cohortes. Bref c'était notre chef bien-aimé à tous.
Il communiquait toutes ses directives par missives et nous avions tous le droit de réponses. Ce fut en ce temps où je décidait de quitter ce régiment si important. Yvan le savait je lui avais donné mes raisons.
Je parti loin de ce régiment sans une missive d'adieu, là fut mon erreur.
Je me morfondais dans ma nouvelle affectation lorsque je reçu le journal.
Et là mes yeux se fermèrent, et je crus à une mauvaise blague en lisant ça:
-Le 10 novembre il luttait au front sur le secteur sud-ouest qui fait l’objet de combats intenses ses derniers temps en raison d’une contre-attaque française dans la zone. C’est à ce moment qu’un caisson de munition explosa au beau milieu de la 10603ème compagnie de ligne commandée par Makarenko. L’explosion fit de nombreux morts et blessés au nombre duquel Makarenko qui mourut deux heures plus tard dans les bras de l’adjudant Makarov........
(suite en colonne 2)

Toujours des températures en baisse....Cela s'arrêtera t-il?
Plus de neige mais du gel, qui glaçe chaque combattant un peu plus chaque jour.
Nous sommes donc promis à un bel hiver à la russe, dur, long et rigoureux, dont seuls les plus forts sortiront...

"On parle toujours du feu de l'enfer, mais personne ne l'a vu. L'enfer, c'est le froid."

De petites anecdotes humoristiques,tant coté français que russe, qui ont fait parler de leurs auteurs et ont fait rapidement le tour des deux camps....

Le 27 novembre, un soldat russe fêtant la fin de construction de son fortin avait un peu trop bu. Pour rire, avec ses camarades, il s'était dévêtu et dansait sur les remparts en chantant. Manque de chance pour lui, le gel avait rendu la pierre lisse et le pauvre infortuné tomba des remparts dans la fosse en contre bas. Ses amis, encore plus ivres que lui, ne remarquèrent absolument rien et le corps nu du soldat fut retrouver seulement 3 jours plus tard. Ce soldat fut le dernier mort russe de la construction du fortin.

Coté français, c'est la mésaventure d'un logisticien qui a fait rire bon nombre de soldats.
Ce logisticien eut la mauvaise idée de refuser à un officier supérieur du IIIème Corps d'Armée de ravitailler le bataillon de l'officier en question. Passablement échauffé, cet officier lui envoya son second pour régler l'affaire mais le logisticien refusa catégoriquement de livrer le bataillon pourtant en première ligne des combats. Finalement, au bout de trois jours l'officier du IIIème CA alla lui même auprès du logisticien avec 5 hommes pour s'entretenir avec lui. Le logisticien resta obstiné, refusant tout ravitaillement alors que les stocks étaient remplis, prétendant que ces réserves était déjà attribuées à d'autres officiers. L'officier en rage fit aligner les collaborateurs du logisticien sur place par ses hommes et expliqua qu'il allait abattre un homme après l'autre jusqu'à ce que le logisticien finisse par lui accorder le ravitaillement demandé. Au final, le logisticien finit par céder voyant son meilleur ami travaillant avec lui avec un révolver sur la tempe. L'officier du IIIème Corps eut son ravitaillement et le logisticien ne déposa jamais plainte par crainte de représailles.

Dans les deux cas, la justice n'a fait aucune investigation et ces deux histoires restent dans le domaine de l'histoire drôle autour du feu entre soldats.

Vous souvenez vous de Alexei Stukov ? Mais si, le gouverneur du pénitencier. Pourquoi ne faut-il absolument pas être prisonnier ? Tout simplement car les gardiens du pénitencier ont ordre de les réveillés au levé du soleil à coup de canon. J’ai eu le droit à une petite visite et je peux vous dire l’odeur est pestinentielle. La prison devrait fermer, c’est un scandale! Les prisonniers n’ont le droit de se laver qu' une fois toute les deux semaines, et encore dans l’eau de la mer qui entoure l’île, mais aussi pour faire leur besoins, ils ont une bassine d’eau, que l’on ne change pas forcément tous les jours. Apres que les prisonniers se révoltent, c’est évident. Pour vous, nous avons commencé à mener l’enquête coté Justice. Comment les russes entre dans cette prison? Les cris de douleur de tous ces prisonniers seront-il reconnus? La suite et la fin de l’enquête dans la prochaine gazette.

L’adjudant nous a indiqué que les derniers mots de son chef de régiment furent pour la Capitaine adjudant-major Nathalie « Dite à la Dame Capitaine que j’ai été fier de combattre avec elle… ».
Quelle ne fut pas ma tristesse d'apprendre cette triste nouvelle. On avait prévu tellement de choses ensemble, et il était mort.
-"Moi aussi Yvan j'ai été fier de combattre avec toi!"
Tu me manqueras, tu nous manqueras, tu manqueras à ton régiment et tu manqueras à l'EM.
Quel charisme tu avais.
Vous qui l'avez connu et vous qui l'avez combattu, j'aimerai que vous respectiez Yvan, en faisant une minute de silence...Merci.
Adieu cher ami, cher combattant et cher chef bien-aimé.
Ton nom restera à jamais gravé dans nos mémoires.

Nathalie

A Yvan Makarenko. »

Après cette tragique lettre nous vous laissons lire ce fabuleux poème de Viesse de Marmont

La Troupe des Partisans considèrait Yvan comme leur père, nous lui devons tous beaucoup de choses .

A Yvan, lui qui a fait confiance à des personnes en qui personne n'avait confiance .
A Yvan, qui amena la Troupe des Partisans à son apogée .
A Yvan, qui nous à mener à la victoire .
A Yvan, qui savait rester modeste dans toutes les situations .
A Yvan, qui était toujours là pour tout le monde .
A Yvan, qui savait être juste .
A Yvan, qui faisait passer les autres avant lui .
A Yvan, qui à servit la mère patrie comme personne .
A Yvan, qui à vécu et mouru en héros .
A sa famille, qu'elle soit fière de lui .
A ses proches, qui ne le pleurent pas, ce ne serait pas ce qu'il aurait voulu .
A ses enfants de la Troupes, qui continuent ce qu'il a commencé.

Pour le Tsar, notre terre et au Sous-lieutenant Yvan Makarenko !
Gloire !
Viesky, au nom de La Troupes des Partisans .

Nous ne l’oublierons jamais, La Russie est en deuil comme les français d’avoir perdu un si vaillant guerrier.