PENURIE DE VODKA(suite)
Suite à nos précédents articles concernant la Garde Impériale et les trafiques présumés d'alcool dans ses rangs, nous avons finalement réussi à obtenir une interview exclusive avec le Major Poniatowsky lui même, à qui nous avons posés les questions qui bien souvent fâchent...
Rédaction: " Major Poniatowsky bonjour. Merci tout d'abord d'avoir accepté de nous répondre car je sais que votre temps est précieux mais nous essayerons de finir cela le plus rapidement possible.
Je pense que vous savez pourquoi nous sommes là mais tout d'abord qu'elles sont vos précisions sur les hausses des prix des alcools sur le front, et quelles répercussions peuvent-elles avoir sur le moral? "
Major Poniatowsky: " On sait qu’aujourd’hui les conditions de vie sont difficiles, notamment compte tenu des conditions climatiques. L’alcool est indéniablement un moyen de mettre un peu de baume au cœur et de chaleur en chacun des soldats, mais doit toutefois rester une utilisation contrôlée.
Ainsi, l’augmentation des prix est en train de réduire la possibilité de consommation contrôlée mais aussi entraine un trafic parallèle, dont certains notables sont en train de profiter pour un enrichissement personnel en utilisant la détresse des soldats."
De fait, la hausse des prix est une volonté claire due à deux facteurs : celui dont je parlais précédemment, à savoir la volonté d’enrichissement des distributeurs, mais aussi est due au manque chronique d’approvisionnement en vodka. Les prix ne devraient donc cesser d’être à la hausse, créant très certainement une baisse de moral chez ceux qui en consomment, ainsi que des troubles pour son obtention, dans les semaines à venir…. "
Rédaction: " Que répondez vous aux accusations multiples sur des trafiques et des contre bandes, particulièrement de vodka polonaise et autres alcool vendus sur le marché noir? "
Major Poniatowsky: " Il y a, il est vrai, une raréfaction de la vodka. Il est vrai aussi que la Pologne est grande productrice de vodka. J’ai, personnellement, demandé l’approvisionnement de l’armée par les distilleries de Lodz et de Varsovie, que je gère moi-même. Toutefois, cela se fait via la voie administrative normale, soit via les services de logistiques impériaux, sous commandement du Maréchal Berthier.
Il n’y a donc là aucun trafique, trafique que je ne serais accepté, mais il est vrai que la Garde Impériale est personnellement approvisionnée par mes soins, notamment les troupes polonaises sous mon commandement (comme le 1271° de ligne sous commandement de Uminski, le 1273° de voltigeurs de Dabrowski, le 10314° d’artillerie de Grosky, le 6845° de lanciers sous le commandement de mon fils et enfin le 1272° de grenadiers sous mon commandement direct). "
Rédaction: " Un de nos journalistes à eu certaines informations sur vos services de logistique soit disant corrompus, qu'en dites vous? "
Major Poniatowsky: " A l’image de ce que je disais précédemment, il n’y a aucun trafique et encore moins de corruption au sein des services logistiques qui régentent l’armée et donc la Garde Impériale. Mais il est vrai que le statut du Corps fait que l’Empereur a peut être tendance à plus nous choyer que les autres en nous donnant bien souvent de meilleures conditions de vie que le reste de ses troupes : plus de soldes, plus de vivres et de moyens (Cf. l’article « Pénuries de chevaux » du 14/11/1812 signé par C., où l’on constate que, là encore, sont mis à disposition en priorité les chevaux pour la Garde Impériale : aujourd’hui, un peu plus du tiers de la cavalerie française est au sein du régiment).
Il ne faut pas voir là une corruption mais un gage de confiance donné par l’Empereur que nous lui rendons par nos actions, qui en sont la preuve depuis le début de la campagne à chaque fois que nous avons été engagés sur un front. "
Rédaction: " Comment expliquez vous l'apparition de tant de quantité de vodka d'origine polonaise comme le jurent plusieurs spécialistes, ou d'une spécialité polonaise connus sous le nom de "ajer koniak" sur notre front?"
Major Poniatowsky: " C’est tout simple !! La vodka est originaire de Pologne et l’on sait que, même s’il y a un circuit officiel de production, chacun peut aussi en produire de manière privée (l’usufruit devant l’être aussi !). Et au final, selon la qualité de la production privée certaines sont entrées dans le circuit officiel de distribution, développant ainsi sur le territoire national, mais aussi dans les pays frontaliers, des diversités propres à chaque pays, régions et ou producteurs.
Cette volonté de diversité s’explique aussi par la volonté d’exister par des spécificités propres à notre pays, pays ayant bien trop souvent souffert du joue de l’occupation de nos voisins, et donc par ce biais de pouvoir montrer le savoir faire polonais mais aussi quelle peut être notre identité par la revendication de nos produits. "
Rédaction: " Avez vous quelque chose à dire à nos lecteurs qui vous paraitrait important? "
Major Poniatowsky: " Il faut, avant tout, que l’acquisition de vodka ne se fasse pas via un circuit qui n’est pas celui officiel, afin de ne pas encourager le marché noir. Et donc, à cet effet, il ne vaut obtenir de la vodka que si les bouteilles ou caisses sont estampillées du sceaux du bureau logistique du quartier général.
Mais il faut aussi aider à la lutte contre ce marché noir, en dénonçant aussi bien les vendeurs à la sauvette que les établissements ne se prêtant pas aux règles de la distribution.
Enfin, il ne faut pas croire qu’acheter une vodka non estampillée sera un gain. Certes bien souvent, elle peut être moins chère mais souvent elle peut être meurtrière car ces fabricants et distributeurs illégaux, n’hésitent pas à produire de la vodka frelatée, coupée avec tout et n’importe quoi, sans se soucier des conséquences, tant qu’ils ont du profit.
La fabrication de vodka est un art des plus subtile et aujourd’hui peu connu, tout comme la distribution qui est en ces temps moins fréquentes à cause de l’étendue du territoire mais aussi de ces mêmes conditions climatiques difficiles qui touchent les soldats. "
Rédaction :" Merci à vous d'avoir répondu à nos questions Major, nos lecteurs seront, je pense, très intéressés d'entendre votre opinion sur ces ragots persistants de trafiques au sein de la Garde Impériale. "
Sailar