Cuisine
En ces temps durs où la bonne nourriture manque parfois, l'un des célèbres chroniqueurs Français resté au pays nous envoie cette recette pour lester quelque peu l'estomac de nos lecteurs.
Le Cheval Melba.
Eh bien oui, le secret de Troisgros, le succulent Cheval Melba, en voici la recette !
Tout d'abord, il faut savoir, et Monsieur Troisgros ici présent vous le confirmera, chaque grande recette de cuisine a une origine historique qui vaut d'être contée.
Le Cheval Melba.
Au siècle dernier, le duc Jean-Edern Poirot-Delpech-Melba vivait en concubinage avec son cheval Revient. Le cheval, ce fier bestiaux, qui est la plus noble conquête de l'homme ! Tu parles ! Vous savez pourquoi l'homme aime le cheval ? Parce que le cheval ne se révolte pas quand les nains bariolés lui balancent des coups d'éperon dans le bide tous les dimanches pour enrichir des connasses emperlouzées avec les primes d'allocations familiales des chômeurs. C'est le sport national français ! Le cheval du duc portait toujours un collant qui lui maintenait les prunes dans les courses de haie. «Je te préférerais avec des bas», lui dit un jour le duc, qui était obsédé, ou alors dites toute suite que c'est moi.
Nenni, dit le cheval (car le cheval nennit, de même que la caille carcouille, la huppe pullule et le loup glapit). «Mets-l'bas ! Mets-l'bas !», insistait le duc. Et comme le cheval refusait toujours, il le tua, et le méchant duc le mangea mais de toute façon il n'aurait pas eu beaucoup d'enfants, et voilà, bonne nuit les petits.
Cette note historique passée, voyons la recette proprement dite:
Pour bien réussir le Cheval Melba, prenez un cheval. Un beau cheval. Le poil doit être lisse, c’est un signe de bonne santé. L’œil doit être vif, éveillé, et on doit y sentir ce regard indéfinissable, plein de tendresse débordante et de confiance éperdue dans l’homme dont ces cons d’animaux ne se départissent habituellement qu’aux portes des abattoirs. Donc, prenez un cheval. Comptez environ 800 Kg pour 1200 personnes. Pendant qu’il cherche à enfouir son museau dans votre cou pour un câlin, foutez-y un coup de burin dans la gueule. Attention ! Sans le tuer complètement : le cheval, c’est comme le homard ou le bébé phoque, faut les cuire vivants, pour le jus c’est meilleur ! Bon. Réservez les os et les intestins pour le Tiers Monde. Débarrassez ensuite la volaille de ses poils, crinière, et de tous les parasites qui y pullulent, poux, puces, jockeys, etc.
Arrosez la carcasse de coulis de framboise, ou d'un peu de sang pour faire le même effet si vous ne trouvez pas de framboise, et servez.
P. Desproges
Definition du jour
PLANQUÉ :
Être abject, le plus souvent laid comme un pou, qui se cache derrière ses camarades pour que l'on ne puisse pas se moquer de lui ou tenter de refaire son immonde face à coups de baïonnette.
Le planqué n'hésite pourtant pas à sortir au couvert de la nuit pour faire des ravages dans les rangs adverses, achevant notamment les faibles sous-lieutenants qu'ont auparavant amoché nombre d'honnêtes soldats.
Le planqué n'est pas aimé dans l'armée mais il survit car il n'a que faire des critiques, en bon immoral et solitaire qu'il est.
L'Enquêteur