Être Français
Il est une question que je me pose depuis quelques temps : qu’est-ce qu’être Français ?
Alors que notre pays a connu moult perturbations politiques, que nous sommes passés de serfs à citoyens puis, à l’heure actuelle, Français sans autre désignation, que nos valeurs, nos lois et nos idéaux ont été bouleversés, que reste-t-il de l’identité nationale ?
Le Français est-il celui qui sert le noble, cantonné à sa ferme ou à sa mine, dont l’esprit est obscurci par le clergé tout puissant, raciste, qui peine à se sustenter, ne croit en rien d’autre qu’à Dieu et n’a pour seul espoir que celui, parfois bien fou, de vivre jusqu’au lendemain ?
Je ne le crois pas.
Le Français est-il celui qui, grâce à sa naissance, profite avec volupté d’un argent amassé sur le dos d’une plèbe dont il refuse le contact, se complaisant dans sa noblesse sans chercher à s’élever en élevant les autres ?
Je ne le crois pas.
Le Français est-il celui qui, rendu fou par sa "passion pour l’égalité", décapita des hommes et des femmes dont le seul tort fut, de par leur éducation et un esprit obtus, de se croire supérieurs et de droit divin, ou encore de ne point afficher une cocarde tricolore ?
Je ne le crois pas.
Le Français est-il celui dont on peut attendre un sacrifice perpétuel, les hommes immolant leur vie sur l’autel de la patrie et les femmes leur famille à la guerre, travaillant, combattant, mourant, sans jamais savoir pourquoi, qui se contente de croire en un prophète génial mais un tantinet illuminé qui le brime ?
Je ne le crois pas.
Alors qu’est-ce donc ?
Je crois que c’est un peu de tout cela.
C’est, comme Charlemagne, Saint-Louis, Henri IV, Richelieu et Louis XIV, porter haut, toujours plus haut sa patrie, vivre pour elle, l’aimer, fondre son honneur dans le sien, faire corps avec elle contre vents et marées, et s’investir autant qu’on le peut dedans, par la signature de traités de paix, le travail ou le simple vote.
C’est, comme Rousseau, Voltaire, Diderot, d’Alambert et Montesquieu, tous d’origine favorisée, croire en l’homme, changer les choses, secouer les mentalités, instruire, ne pas se limiter à ce qu’on a toujours connu, prendre les devants et aspirer au bonheur.
C’est, comme Robespierre, Desmoulins, Marrat, Saint-Just et Olympe de Gouges, prendre les armes pour instaurer l’égalité entre les hommes et les femmes, de quelque ascendance et couleur de peau qu’ils soient, allant jusqu’au bout, parfois le plus extrême, parce qu’on a des valeurs et des convictions auprès desquelles les lois et la morale ne sont rien.
C’est, comme Napoléon, Lannes, Davout, Desaix et Dumas, instaurer l’ordre, la paix, libérer les peuples opprimés, vivre et mourir pour son pays, se surpasser, ne pas croire en l’impossible, sembler invincible et n’en être que plus grandiose dans la mort.
De tout temps, pour tout régime, il y a eu des défauts. Mais également de bonnes choses, qui ont forgé l’identité nationale.
Être Français, c’est espérer, croire toujours en des jours meilleurs. C’est aspirer à l’égalité, et se battre, donner sa vie pour cet idéal. C’est défendre son pays, respecter ceux qui y vivent, aimer les siens et ne pas reculer devant la mort si l’on défend une juste cause.
Être Français, c’est être fier. Fier de son passé, en assumer les zones d’ombre. Fier de son présent, en combattre les problèmes. Fier de son avenir, parce qu’on le construit jour après jour.
G.P. .
Poésie lyrique
Un poème circule dans les tentes russes. Les soldats l'utilisent afin de "séduire" les nouvelles infirmières arrivant des régions voisines.
Nous ne sommes pas en mesure de donner de chiffres sur les résultats obtenus.
Est-ce donc un délit
que de vouloir femme dans son lit ?
Est-ce donc un larcin
que de vouloir tâter ton sein ?
Ma belle cesse donc d'etre sage
et deviens un petit peu volage
Car rien n'est plus beau à ton age
que de jouir des plus pires outrages
Plutôt que d'aller au curé, à confesse
Viens donc à moi, et me montrer tes fesses
Car tu verras que de toute la nuit,
Pas un instant tu ne connaitras l'ennui.
Et même ... au petit matin,
Tu en sauras plus ... que bien des putains.
Laisse donc un moment tous ces maudits pansements !
Oublies le sang et le bruit des tambours,
Offres ce corps qui veux que je le bourre
Je serai ce soir l'Empereur de tous tes amants.
Avant de mourir sous le coup de leur sabre,
je veux voir ton corps qui sous mes mains se cabre.
Laisserais-tu ainsi un soldat se languir
qui demain peut-être ira là bas périr ?
Anonyme