Lois de Murphy (3)
Lois de l'Attaque
35. Si vous êtes à l'avant de votre position, l'artillerie tombera court.
36. Si vous avancez sans problème vers les lignes ennemies, c'est que vous êtes prisonnier.
37. Si votre attaque se déroule vraiment bien, c'est une embuscade.
38. Si votre flanquement se déroule tout aussi bien, c'est que l'ennemi s'attendait à ce que vous le preniez de flanc.
39. La zone de parachutage prétendument vide abrite une division blindée d'élite ennemie.
40. Les objectifs qui valent la peine qu'on s'y attaque prouvent leur valeur en ripostant.
41. Toute opération qui commence bien finira mal. Toute opération qui commence mal finira plus mal encore.
42. Si vous ne réussissez pas du premier coup, demandez un appui aérien.
43. Quoiqu'il arrive, faites comme si c'était prévu.
Lois Individuelles du Soldat
44. Ne partagez jamais un trou de tirailleur avec quelqu'un de plus courageux que vous.
45. Il n'y a pas de trou de tirailleurs confortable.
46. N'allez jamais vous coucher avec quelqu'un plus fou que vous.
47. Ne restez jamais debout quand vous pouvez vous asseoir, ne vous asseyez jamais quand vous pouvez vous coucher, ne restez jamais éveillé quand vous pouvez dormir.
48. Ne soyez jamais le premier, ne soyez jamais le dernier et ne soyez jamais volontaire pour faire quoi que ce soit.
49. Évitez d'être bruyant ; il y a quelques assassins silencieux dans une zone de combat.
50. Une gourde à moitié pleine est un signal pour une arme ennemie pleinement chargée.
51. Ne vous engueulez jamais avec un copain ; vous ne pouvez savoir quand il pourrait vous sauver la vie.
52. N'espérez jamais de rations ; les seules qui seront ponctuelles et nombreuses seront celles d'idioties.
53. Respectez toutes les religions au combat ; ne prenez aucun risque quant à votre destination si vous êtes tué.
54. Le travail d'équipe est essentiel ; il permet de blâmer quelqu'un d'autre que vous.
55. Ce n'est pas parce qu'un peuple n'est pas aussi développé que le vôtre qu'il ne peut pas vous flanquer une raclée au combat.
56. Si votre sous-off peut vous voir, l'ennemi le peut aussi.
57. Si vous ne pouvez pas voir l'ennemi, il peut encore être capable de vous voir.
58. L'ennemi n'observe jamais jusqu'à ce que vous fassiez une erreur.
59. Un soldat ennemi n'est jamais suffisant, mais deux sont bien trop nombreux.
60. Celui d'en face ne vous en veut pas personnellement, mais s'il peut avoir votre peau, il ne s'en privera pas.
61. Tout ce que vous faîtes peut vous coûter la vie, y compris ne rien faire.
Lois de la Fusillade
62. Le feu qui vous tombe dessus a la priorité.
63. Le feu ami ne l'est pas.
64. Les gilets pare-balles ne le sont pas.
65. Le feu de couverture ne viendra pas.
66. Essayez d'avoir l'air insignifiant : l'ennemi peut être à court de munitions.
67. Ne vous faites pas remarquer : au combat, cela attire le feu ; hors combat, cela attire les sous-offs.
68. N'ouvrez jamais le feu : ça énerve tout le monde autour de vous.
69. Faire partie d'un groupe est capital ; cela donne à l'ennemi d'autres types sur lesquels tirer.
70. Les balles lumineuses fonctionnent dans les deux sens.
71. Si l'ennemi est à portée, vous l'êtes aussi.
72. Ceux qui hésitent sous le feu, en général, ne finissent ni tués ni blessés au combat.
73. Quelle que soit la direction dans laquelle vous tirez, c'est toujours dans le vent.
74. La seule fois que le feu de couverture marche, c'est quand il est dirigé sur des positions abandonnées.
75. Il n'y a rien de plus satisfaisant qu'un ennemi qui vous tire dessus… et rate.
76. La densité du feu s'accroît proportionnellement à l'étrangeté de la cible.
77. Les objets bizarres attirent le feu : ne vous cachez jamais derrière.
78. Dans une fusillade, tuez-en autant que possible ; celui que vous ratez peut ne pas vous rater demain.
79. Le camp adverse a toujours l'air plus fort, spécialement lorsqu'il fait feu sur vous.
80. En cas de dérangement, forcez. Si ça casse, ça devait de toute façon être remplacé.
81. Dans le doute, videz votre magasin.
...et encore une suite au prochain numéro !
Killer Ethyl
Vatrouchka au miel
Au préalable :
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- Regrouper un troupeau de chèvres – au hasard celles de votre colonel qui gambadent dans les collines derrière les tentes – et organiser la traite quotidienne de celles-ci par vos hommes pour obtenir une grande quantité de lait. Transformer le lait recueilli en fromage blanc frais.
- Accepter leur demande de se relayer la nuit pour les garder – au cas où un loup les attaquerait – et s'étonner qu'ils vous supplient de n'en rien dire au dit-colonel, qui serait pourtant touché par tant de sollicitude. Perplexe, promettre de se taire, car il faut bien faire plaisir de temps à temps aux hommes que l'on envoie si souvent au trépas.
- Envoyer le blondin Piotr acheter de la crème fraiche, du beurre et des œufs dans une ferme à l'Est des tentes, le voir revenir dépenaillé et s'entendre dire que la fermière était si heureuse de sa venue et qu'il n'a pas du débourser un kopek. Remercier Dieu pour le patriotisme de cette femme.
- Sortir de sa malle un pot de miel d'acacia, conservé précieusement et miraculeusement.
- "Emprunter" une bouteille de vodka de la réserve de Moleskine.
Ce qu'il vous faudra :
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- 3 funt de fromage blanc de chèvre.
- 4 cuillères à soupe de crème fraiche.
- 5 œufs.
- 1 demi-funt de miel d'acacia.
- 2 grains de gros sel
- 5 cuillères à soupe de farine.
- 1 noix de beurre
- 1 verre de vodka.
La préparation du gâteau :
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- Faire un bon feu dans le four à bois.
- Séparer les blancs des jaunes d'œufs.
- Mélanger le fromage blanc, la crème fraîche, les jaunes d'œufs, le miel et les grains de sel.
- Battre vigoureusement le mélange, puis quand vous avez mal aux bras, demander à Bekir de poursuivre car il est fort comme un Tatar.
- Monter les blancs en neige ferme. Là aussi, Bekir peut achever le travail.
- Incorporer la farine et les blancs dans la préparation au fromage, en mélangeant doucement cette fois.
- Beurrer un moule et y verser la préparation.
- Enfourner. Laisser cuire le temps de faire une promenade sur la colline avoisinante et de souffler sur les pissenlits montés en graine.
- Revenir précipitamment en ayant oublié l'heure, trouver le fidèle Bekir surveillant le four tout en affutant ses armes… Vérifier la cuisson avec une lame de couteau : celle-ci, enfoncée dans le gâteau ressort à peine sèche.
- Sortir le plat du four : la vatrouchka est sublime et prête pour l'entretien avec le Colonel Katina.
- Satisfaite, boire cul-sec le verre de vodka en grimaçant alors que le breuvage vous brûle de gosier.
[en hommage aux recettes du vieux -grand- Niko]
Darya