Gazette de Russie
gazette
15 juillet 1812
LES MÉMOIRES D'UNE MULE 1
Je suis née au printemps 1810 dans la douleur à Paris, dans l'écurie du maréchal ferrant Alphonse Baudet, des amours incestueux de ma mère de passage ici, une belle jument rousse venue pour sa manucure et appartenant à un officier nommé Pierre Saint Sauveur et de mon père, un vieil âne encore vigoureux, logeant chez Alphonse, qui traîne dans le quartier, depuis déjà quelques années, des charrettes surchargées au service des marchés parisiens.

On a beaucoup exagéré les charmes de la vie parisienne. C'est peut-être vrai pour les humains, mais pour une mule, point de loisirs, ni fêtes trépidantes. C'est pourquoi j'accueillis avec bonheur mon achat par le Service d'Intendance de l'Armée Impériale. J'allais enfin découvrir l'aventure. Ma première étape fut une ferme aux abords de Nogent, où de nombreux officiers venaient pour sélectionner leurs montures et animaux de bât. Je tâchais de perdre mes airs de citadine sous des attitudes de vieux baroudeur. Enfin, je fus sélectionnée…

Mon pelage alezan, héritage de ma mère, mes yeux ourlés de grands cils noirs papillonnant, ma jeunesse et ma robustesse avaient charmé mon nouveau maître qui me flattait l'encolure avec vigueur… Je n'avais pu entendre son nom, baragouiné par l'intendant alors qu'il l'inscrivait dans les registres, mais lui m'en donna un, en éclatant de rire : "la Rouquine… ça lui ira bien !".

J'étais tombée amoureuse de lui au premier regard et mon cœur avait chaviré quand son choix s'était porté sur moi. Était-il possible que lui aussi ait ressenti quelque chose ? Je m'imaginais déjà allant d'ici à là, portant pour le compte de mon nouveau maitre quelques kilos de manuscrits, d'habillements, quelques armes rutilantes. Une vraie relation fusionnelle quoi. Je fus vite déçue. Point de flâneries, de promenades bucoliques. Mon acquéreur, un être de la pire espèce, avait deviné que la campagne qui s'annonçait serait l'occasion d'amasser des trésors issus de pillages. Je n'étais près de lui que pour transporter ses futures richesses. On était en 1812, j'avais 2 ans et ne me faisais déjà plus d'illusions quant au grand Amour…

Nous prîmes la route un 15 août, manière pour mon nouveau compagnon d'infortune de célébrer l'anniversaire de notre empereur bien à sa façon. À chaque pause règlementaire, il s'amusait à graver sur un arbre ou sur une pierre : "Suivez le crottin, vous trouverez le tyran". Ce petit rituel l'amusait beaucoup, c'est vous dire toute l'étendue de son imagination. Moi qui avait été élevée au rythme des pieuses lectures de Saint Sauveur… Quelle désillusion !

Bref, nous arrivâmes au bord du Rhin, que nous longeâmes un moment. La rive était escarpée et notre campement souvent placé sur un promontoire rocheux. Je m'étais fait quelques amis et connaissances parmi mes compagnons de route, animaux de trait ou chevaux nobles et vigoureux. Il y avait notamment l'âne Pedro qui tirait une carriole encore plus brinquebalante que la mienne le jour. La nuit venue on le mettait dans l'enclos des chevaux afin d'éviter les accidents bêtes. En effet, c'était connu de tous : Pedro l'âne ralentit la chute des chevaux. Et avec ces petites falaises à proximité on est jamais assez prudent !

Après une éreintante marche, mon doux maitre m'ayant affublé seulement d'une vingtaine de kilos, nous nous reposâmes dans un petit village de Prusse. Alors que nous étions en train de nous abreuver, le vieux Pedro se rapprocha de moi, me regardant avec un regard lubrique. Faisant mine de ne rien voir, je continuais à boire lorsqu'il m’effleura l'arrière-train. Non mais ! Comme si je me le permettais ! M'éloignant d'un air offensé, je me dirigeais vers un paysan Prussien. En le regardant, je sentis de la tendresse dans son regard, tandis qu'une soudaine démangeaison le prenait dans l'entre-jambe. Il se leva et caressa mon encolure et descendit plus bas tandis que des frissons me parcourait l'échine.

Ses mains baladeuses me bloquèrent un petit moment. Il n'avait cependant rien à me proposer, ni pain ni autre friandises. Je ne suis pas une mule facile. L'homme continua ses caresses malgré tout de plus en plus vers l'arrière train. Mon encolure se releva pour préparer les postérieurs à claquer et montrer le revers de mes sabots parés naturellement par les marches forcées de ces dernières semaines. Quand soudain Pedro surgissant de nulle part se rua sur le pauvre paysan.

Mon compagnon de route jaloux ne fit qu'une bouchée du pauvre hère prussien, le piétinant de ses jolis sabots ferrés de neuf. Pour l'aider, je lâchai ma terrible ruade et pris la poudre d'escampette au galop, quittant le convoi auquel j'étais rattachée et mon sauveur Pedro l'âne. Tête baissée droit devant, ma course dura une bonne heure à travers prés et forêts. J'empruntai même un pont de bois vermoulu sur le Rhin, au Nord de Koblenz. Essoufflée, me voici seul au milieu d'une grasse herbe tendre chargée de mon paquetage militaire. En ce mois d'automne le soir tombe et je déguste cette bonne denrée tendre qui borde ce chemin de terre isolé. La nuit venue je m'assoupis. Je fus réveillée au petit matin par le grelot d'un chien et le chant mélodieux d'une vieille chanson polonaise.

Malgré cette magnifique mélodie, je décidai de fuir. J'étais libre et il n'était pas question de resservir de porte-trésor ! Malheureusement ma fuite fut de courte durée, car sans m’en rendre réellement compte, je fonçai droit dans un campement français. Un joli officier s'approcha de moi et vint me dire des mots doux dans les oreilles, il réussit à me calmer et m'emmena près d'un petit homme regardant différentes cartes …

Ce fut alors une des plus belles périodes de ma vie. Mon bât n'était chargé que de deux caisses, étonnamment légères étant donné qu'elles ne contenaient que des cartes, parchemins, plumes et écritoires. Le petit homme avait pour habitude d'explorer à fond ses futurs champs de bataille et il lui fallait donc avoir sous la main tout ce qu'il fallait comme cartes. Il passait aussi son temps à rédiger des quantités d'ordres qu'il envoyait sans arrêt à tous ses chefs de régiment.

Une aventure collective à suivre… de Zinix (Mat 43680) ; Darya (Mat 49419) ; Fourchette (Mat 17059) ; Evenflow (Mat 47870) ; Antoine de la Salle (47089) ; Konrad Wunderof (mat 46530) ; Joachim de Labastide (Mat 38339) ; Nicolaïkov (Mat 25357) ; Loup Blanc (Mat 47484) ; Killer Ethyl (Mat 28809)
La Gazette
separateur
MÉTÉO
Le ciel a été étrangement lunatique ces dernières semaines. Les contrastes sont saisissants entre des journées étouffantes et moites – les moustiques y ont trouvé leur bonheur – et d'autres où la fraicheur pluvieuse semble vouloir refroidir la terre et les esprits.

Par endroit, la Berezina, gonflée des pluies d'orages qui ont éclaté nombreux, est sortie de son lit, inondant villages et plaines… encore des victimes hélas chez les plus démunis.

Pour nos soldats, la route est collante et les piqures nombreuses. Quelques pillages de vinaigre sont à déplorer dans les fermes rencontrées : celui-ci apaise les démangeaisons…

Dernière minute :
Un brouillard à couper au couteau a paralysé le champ de bataille pendant presque une semaine. Heureusement, il s'est depuis quelques jours dissipé et nos soldats peuvent de nouveau guerroyer.
Rankine
separateur
FABLE SLAVE
Il était une fois un Roi qui voulait aller à la pêche.

Il appelle son météorologue et lui demande l'évolution pour les heures suivantes. Celui-ci le rassure en lui affirmant qu'il pouvait aller tranquillement à la pêche car pas de pluie.

Comme la Reine vivait près de là où il irait, le roi revêtit ses plus beaux atours.

Sur le chemin, il rencontra un paysan monté sur son âne qui, en voyant le Roi, lui dit : «Seigneur vaut mieux que vous rebroussiez chemin car il va beaucoup pleuvoir dans peu de temps".

Bien sûr, le Roi continua en pensant : «Comment ce type peut-il mieux savoir que mon spécialiste très bien payé qui m'a indiqué le contraire ? Poursuivons !"

Et c'est ce qu'il fit ... et, bien sûr, il plut à torrents.
Le Roi trempé, sa Reine se moqua de le voir en si piteux état.

Furieux, le Roi retourna au palais et congédia son employé.
Il convoqua le paysan et lui offrit le poste, mais le paysan refusa :
«Seigneur, je ne suis pas celui qui comprend quelque chose dans ces affaires de météo ni de climat, mais je sais que, si les oreilles de mon âne sont baissées, alors ça signifie qu'il va pleuvoir".

Et le Roi a embauché… l'âne !

C'est ainsi que commença la coutume de recruter des ânes pour les postes de conseillers les mieux payés.
Igor Moleskine
separateur
Rumeurs
On parle d'une Mule au sein du front de la Campagne de Russie qui serait sur le point de faire des révélations en éditant ses mémoires. Affaire à suivre....

Joachim de Labastide profiterait honteusement de la crédulité de jeunes recrues françaises pour les grimer "à la russe" et leur faire chanter des chansons de propagande impériale. Il pousserait le vice jusqu'à les forcer à rembourrer leur pantalon, là où les français ont été moins gâtés par la nature.

Attention ! Une arnaqueuse sévirait dans le camp russe. Elle se baladerait de campement en campement, utilisant ses charmes, pour demander de l'argent au nom de l'EMR. En réalité cet argent n'arriverait jamais dans les caisses de l'école, et servirait à habiller son supposé "chien de garde".
La gazette
separateur
Fête pour les français
Ce 14 juillet 1812, les troupes françaises ont pu se rappeler que, voici vingt-trois ans exactement, leurs aînés du Régiment des Gardes-Françaises et une forte foule de parisiens s'emparaient de la forteresse de la Bastille Saint-Antoine.
Cet événement est l'un des principaux symboles du début de la Révolution Française en 1789, qui a conduit à l'établissement de l'Empire français et aux séries de campagnes militaires entre d'un côté la France et ses alliés, et de l'autre les Coalisés, y compris l'actuelle campagne en terre russe.
Un anniversaire qui est donc célébré côté français, et maudit côté russe.
Lupus
separateur
50ème éditorial
Nous somme fiers de vous présenter la 50ème édition de la Gazette Indépendante de Russie.

Dans cette Gazette, nous aurons : la fin des Lois de Murphy de Killer Ethyl, la note touchante du Colonel de Sarthe, le 3ème et dernier épisode du Bestiaire des Armées, une fable slave d'Igor Moleskine, une nouvelle chanson russe de Joachim de Labastide, et les habituelles Météo, Citations, Rumeurs, et enfin le premier chapitre des Mémoires d'une Mule.
Habituellement, nous ne donnons pas tout le contenu de nos gazettes mais celle-ci est particulière. Nous aimerons donc mettre en valeur les différentes plumes participantes ou ayant participées à ces 50 éditions.

Merci à vous !

Et n'oubliez pas que la Gazette existe, et perdure grâce à vous.
(Il vous reste une semaine pour nous faire parvenir vos RP concernant le Grand Concours)
La Rédaction
separateur
LOIS DE MURPHY (5 et fin)
Lois de la Nature

146. La météo n'est pas neutre.
147. Aussitôt qu'on vous sert un repas chaud sur le terrain, il pleut.
148. Plus il fait mauvais, plus on a besoin de vous sur le champ de bataille.
149. La nature n'est pas indifférente à l'intelligence ; elle lui est activement hostile.

Lois de la Logistique

150. Les choses qui doivent être transportées ensemble ne le sont jamais.
151. Les choses qui doivent fonctionner ensemble ne peuvent pas être transportées ainsi.
152. Le seul article dont vous avez besoin est toujours en rupture de stock.
153. Les éléments interchangeables ne le sont pas.
154. Le chef matériel n'a que deux tailles : trop grand et trop petit.
155. Le PC n'a que deux dimensions : trop large et trop étroit.
156. Un paquet de tenues de combat propres et sèches est un aimant pour la boue et la pluie.
157. Le matériel sera endommagé en proportion directe de sa valeur.
158. Quand un appareil en panne est présenté au chef matériel, il fonctionne à merveille.
159. Le camp qui a les uniformes les plus simples gagne.
160. Calcul de la bière : 2 bières x 37 hommes = 49 caisses.
161. Calcul des pertes ennemies : 2 guérilleros + 1 porteur + 2 cochons = 37 ennemis tués.
162. La chose la plus dangereuse sur un champ de bataille est un fourrier avec une carte et une boussole.

Lois, Devises et Principes

163. La devise de la DCA : descends les tous, fais le tri au sol.
164. La devise des snipers : tend la main et touche quelqu'un.
165. La devise de l'administration : si ce n'est pas dans l'ordinateur, cela n'existe pas.
166. Principe d'économie : on ne dégomme pas un cavalier ennemi au missile antichar.
167. Principe de réalisme : ce n'est pas pour autant qu'on dégomme une division blindée avec de la cavalerie.

Lois de l'Instruction

168. Aucune unité prête au combat n'a jamais effectué une inspection.
169. Aucune unité prête à l'inspection n'a jamais effectué de combat.
170. La valeur de combat d'une unité est inversement proportionnelle à l'élégance de sa tenue et de son apparence.
171. Le succès se produit lorsque personne ne regarde ; l'échec lorsque le divisionnaire observe.
172. L'expérience du combat est quelque chose que vous n'avez pas, jusqu'à juste après en avoir eu besoin.

Lois de la Technologie

173. Se tromper est humain, mais vraiment tout foutre en l'air requiert un ordinateur.
174. La technologie est dominée par ceux qui gèrent ce qu'ils ne comprennent pas.
175. Les radars ont tendance à être en panne de nuit et par mauvais temps, et spécialement pendant les deux.
176. Le point flou sur le radar que vous pensez être un groupe d'oiseaux est en fait une escadrille de bombardiers ennemis qui se dirige juste sur vous.
177. Si votre ordinateur peut traiter N cibles, l'ennemi vous attaquera avec 2xN engins.

Lois de la Hiérarchie

178. Le rôle principal des officiers est de rendre les choses difficiles pour les sous-offs et impossibles pour les soldats.
179. La difficulté d'être un officier est que les soldats ne savent pas ce qu'ils veulent, mais savent sûrement ce qu'ils ne veulent pas.
180. Plus le chef est stupide, plus importantes seront les missions qu'il aura ordre d'accomplir.
181. Certains chefs commandent à la lettre, même s'ils ignorent qui l'a écrite ou de quelle lettre il s'agit.
182. La suffisance d'un supérieur est inversement proportionnelle à sa position dans la hiérarchie.
183. Le degré de compétence technique est inversement proportionnel au grade.
184. Ne dites jamais à votre chef de section que vous n'avez rien à faire.
185. Si vous avez d'urgence besoin d'un officier, faites un somme.
186. Dans une organisation militaire, plus le niveau est élevé, plus la confusion est grande.
187. Dans toute hiérarchie, chaque individu s'élève jusqu'à son propre seuil d'incompétence, et puis reste là.

Lois de l'Après Engagement

188. Quand les deux camps sont convaincus qu'ils sont sur le point de perdre, ils sont tous deux raison.
189. Il n'y a pas de gagnant au combat ; seulement des survivants.
190. Si suffisamment de données sont rassemblées, une commission d'enquête peut prouver n'importe quoi.
191. Donnez toujours vos ordres oralement. Les ordres écrits laissent des traces.
192. Lorsque tout est dit et fait, infiniment plus a été dit que fait.
193. Les soldats ne résolvent jamais les problèmes, ils y survivent.
194. Souvent on a besoin d'une catastrophe pour revenir dans le présent.
195. Un désastre militaire peut entraîner une situation d'après-guerre meilleure qu'une victoire.

Lois Finales

196. Seul Dieu peut choisir au hasard.
197. Les soldats professionnels sont prévisibles, mais le monde est plein d'amateurs dangereux.
198. Tuer pour la paix est comme baiser pour la virginité.
199. Souriez… demain sera pire.
200. Murphy était un optimiste.

---oOo---oOo---oOo---oOo---oOo---
Qui était Murphy ?

Edward A. Murphy, Jr. fut l'un des ingénieurs d'un projet de l'US Air Force en 1949 destiné à tester les effets de l'accélération sur les pilotes (projet USAF MX981). Une de ces expériences utilisait un ensemble de 16 accéléromètres accrochés en divers endroits du corps du sujet. Il y avait deux façons d'accrocher chaque capteur à sa monture, et quelqu'un installa les 16 capteurs dans la mauvaise position. C'est alors que Murphy prononça sa loi, qui fut popularisée quelques jours plus tard.
Killer Ethyl
separateur
CITATIONS
"Pour devenir centenaire, il faut commencer jeune."
Proverbe russe

"Au tard venu, les Os"
Auberge de la poste à Sens au dessus de la cheminée.

"La mort n'est pas derrière les montagnes, elle est derrière nos épaules."
Proverbe russe

"Le mariage est la seule guerre pendant laquelle on dort avec l'ennemi."
Pythagore

"Dans la mare des mensonges, il ne nage que des poissons morts."
Proverbe russe
La Gazette
separateur
Chanson Russe (2)
Bonsoir nouvelle chansonnette chantée dans les cabarets de MIR par Yakov Dutroncsky :

"IIème DG s'éveille.

Je suis le porte drapeau cousu par Andrewskine
Le champs de bataille a mauvaise mine
Les chariots sont tout plein de décédés
Les fossoyeurs sont déprimés.

Il est 2:59:57 heures
IIème DG s'éveille
IIème DG s'éveille

Les français viennent d'avancer
Leurs officiers vont se coucher
L'armée russe est écrasée
L'armée russe est enfin relevée.

Il est 2:59:57 heures
IIème DG s'éveille
IIème DG s'éveille

Le café est dans les tasses
Les officiers font la mise en place
Tout le monde se montre perspicace
En face nous allons en faire des carcasses !

Il est 2:59:57 heures
La IIème DG s'éveille
La IIème DG s'éveille

Les français de rang sont en train de boire
Ou au campement dans leur plumard
Mir by night, c'est quand même mieux que les Tatars
Leurs officiers font les bâtards.

Il est 2:59:57 heures
IIème DG s'éveille
IIème DG s'éveille

Creuse vient de tomber
Les fermes françaises sont ranimées
Et les premiers français tombés
Bien avancés pour cette nouvelle journée.

Il est 2:59:57 heures
IIème DG s'éveille
IIème DG s'éveille

Les journaux vont être imprimés
Les russes seront déprimés
Les cosaques se lèveront, et vont constater
Que le front russe a encore reculé.

Il est 2:59:57 heures
IIème DG se lève
Il est 2:59:57 heures
IIème DG un rêve"
Joachim de Labastide
separateur
Notes du Col. de Sarthe
Parce qu’il est de mon honneur d’évoquer quelques noms d’officiers qui ont marqué ma carrière en Russie…

Le premier d’entre eux est Arcole. Officier brillant à qui je dois mon ascension, passant de simple soldat à sous-lieutenant, puis chef de section. Arcole était un véritable entraineur d’hommes doté d’un sens tactique indéniable. Ferme, il s’est attiré les jalousies de son chef de régiment et de bien d’autres. Il est aujourd’hui décédé, mais il restera à jamais comme mon mentor.

Comte de Ségur. Véritable compagnon d’armes dans les moments les plus difficiles du 18ème de ligne, c’est grâce à lui que j’ai survécu en Russie. C’est aussi lui qui m’a introduit à l’État-Major Impérial en qualité d’aide de camp dans un contexte de véritable chaos, j’ai connu une ascension fulgurante jusqu’à devenir contre toute attente Général en Chef de la Grande Armée. Je lui en suis a jamais reconnaissant.

Pascal Paoli. Homme courtois avec beaucoup de hauteur, je suis malheureusement entré en concurrence avec lui pour le poste de Général en Chef, poste qui lui était prédestiné. Je m’attachais malgré tout ses services et nous fûmes tout deux complémentaires. Sa disparition brutale fut une tragédie pour la Grande Armée, j’ai cherché en vain à le retrouver…

Juan. Général avec moi et Pascal, travailleur acharné qui m’a permis de tenir le pouvoir pendant plus d’un an. Ce fut sans doute l’un des collaborateurs les plus zélés de la Grande Armée.

Winters. Remplaçant de Pascal au poste de Général, Winters avait un caractère bien trempé mais qui forçait le respect. Je regrette de n’avoir pu lui confier une armée soudée et organisée comme nous avions pu construire respectivement, Juan et moi, il récolta hélas l’armée la moins gouvernable.

Blancard. Homme loyal et fidèle, Blancard a toujours soutenu mon action quelque soit les circonstances. Je me suis efforcé d’en faire autant lorsqu’il m’a succédé. Je regrette que son commandement ait été entravé si injustement. Il était capable et résolu.

Fredo. Probablement la meilleure rencontre de ma carrière. Fredo est arrivé au moment où je m’y attendais le moins et où j’en avais le plus besoin. Le 18ème de Ligne m’accaparait un temps énorme et j’ai mis deux ans à trouver le second de régiment idéal : Fredo. Généreux et ouvert à la discussion, Fredo m’a secondé d’une main de fer dans le commandement et nous avons un temps réussi à faire du 18ème de Ligne le plus grand régiment de l’armée française. Jusqu’à sa dissolution au sommet de sa gloire.

Hendrix. Officier têtu mais d’une extraordinaire rigueur, Hendrix incarnait l’idéal. Hélas c’est cet idéal qui a entravé sa carrière. Je regrette sa disparition brutale, c’était l’un des plus grands avenirs de l’armée française.

Cyrion. Simple officier du rang mais doté de qualités exceptionnelles, Cyrion incarne l’archétype de l’officier parfait : volontaire, dévoué, efficace. Cent autres comme lui et nous aurions conquis le monde entier.

Malheureusement la liste serait trop longue pour citer tous mes camarades du 18ème de Ligne et tous ces officiers que j’ai côtoyé au Mess et au Génie Impérial. Je ne puis pas même les citer de peur d’en oublier. Si la vie me l’accorde, je continuerai cette liste interminable.

Faubourg de Sokolnitz, 22 juin 1812.
Colonel de Sarthe
separateur
Bestiaire des armées (3)
Dans cette nouvelle édition de la GIR, nous poursuivrons et achèverons notre voyage à la rencontre de la faune diversifiée de nos armées.

*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*
Une petite visite s'imposait auprès de celui dont le nom d'origine latine en disait déjà long : Lupus.
Notre pigiste écouta avec attention le colonel du IIIème Corps d'Armée lui expliquer la constitution rigoureuse du ''Bataillon des Loups Noirs'' avant qu'il ne poursuive sur la raison de son choix :
« Quant au surnom de "Loup noir", il vient d'une part de la férocité, de la froide détermination, de l'intelligence et de l'agilité du loup ; et de l'autre de toutes les sombres expressions pouvant être rattachées à la couleur noire : la mort, la peur, la nuit, la mauvaise surprise, la dépression morale… de nos ennemis, j'entends. »
Il précisera plus tard – alors qu'ils étaient attablés à déguster une galette et un petit pot de beurre – qu'il éprouve une véritable adoration pour cet animal.

*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*
Dans une coquette maison des faubourgs de Sokolnitz, nous rencontrâmes le Colonel Guillaume de Sarthe du Génie Impérial. Celui-ci nous raconta pourquoi il avait appelé son unité de chasseurs à cheval ''les Aigles de Sarthe'' :
« La réponse est fort simple. À une époque, j'étais Général en Chef de la Grande Armée, ceci pendant un an et demi. À cette époque j'ai créé une institution baptisée "les Aigles de Bonaparte". L'idée était de regrouper l'ensemble de la cavalerie française dans un seul régiment pour une opération bien particulière. Les Aigles de Bonaparte ont participé à trois missions, à trois époques différentes. Plus de 50 officiers ont fait partie de cette institution, qui a été dans l'ensemble très appréciée. Après mon départ, et en souvenir, j'ai baptisé ma compagnie de cavalerie "les Aigles de Sarthe". L'aigle fait bien entendu référence à l'Empire, mais aussi à la vitesse… d'où sa superposition avec la cavalerie."

*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*
Plus tard, un godet de vodka en main, nous écoutions le commandant Igor Moleskine nous conter la genèse des noms de sections des Jagers Egersky, à savoir les ''Loups de la Volga'', les ''Ours de l'Oural'' et les ''Aigles de l'Elbrouz''.
« Il est vrai que souvent les unités s'inspirent des qualités combatives prêtées à certains animaux.
À la création des Jagers, je souhaitais différentier les sections – que nous avons renommées Groupes de Combats – en projetant d'en faire une utilisation différente sur le champ de bataille.
Les Jagers Egersky ont voté au sujet des thèmes retenus pour nommer les Groupes de Combat et ont retenu la géographie & les noms d'animaux. Comme quoi, il n'y a pas que le bestiaire ! De nombreuses propositions ont été évoquées : vous avez échappé aux Tigres de l'Amour et aux Silures du Baïkal ! ».
Notre pigiste ne put s'empêcher d'afficher un grand sourire tout en écoutant la suite du propos.
« Pour terminer sur des considérations littéraires, selon la mythologie grecque, c'est sur le Mont Elbrouz que Prométhée fut enchaîné en punition pour avoir offert le feu aux hommes. Les Aigles de l'Elbrouz viennent, jour après jour, lui manger le foie. Mais nous préférons le foie de Napoléon à celui de Prométhée ».

*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*
Pour finir, nous nous devions de vous parler des « fausses pistes » du bestiaire.

Lorsque vous voyez une unité nommée ''Tigres de Rabastens'', vous pourriez comme nous penser à ce félin redoutable – nos lecteurs russes savent que les plus grands du monde vivent en Sibérie. Eh bien non ! Le général David de Rabastens, de la Garde Impériale, me démentit totalement, m'expliquant que c'était un surnom qui lui avait été donné alors qu'il jouait à la soule et que dès lors il avait nommé son unité en référence à cette époque.

De la même manière, le nom ''les Dragons Autunnois'', anciennement section de cavalerie, semblait désigner cet animal mythique qui hante nos contes et légendes… et pourtant le Général Marbot m'expliqua que cette appellation avait été trouvé à la va-vite, peut-être en référence à une avenue de la ville d'Autun, et que les Autunnois changeraient prochainement les noms de leurs sections : « Ursulines en référence à l'une des tours des anciens remparts, St Lazare en référence à la cathédrale d'Autun et Morvan en référence au massif forestier. »

Nous découvrîmes une autre fausse-piste avec ''Ours-Quilicus''. En effet, il s'agissait du prénom usuel de l'officier Corse qui dirige cette unité de fusiliers. Le Maréchal Zinix nous expliqua :
« Les prénoms Corses sont très souvent des prénoms composés. Beaucoup proviennent directement des noms latins. Ours en fait partie, tout comme Quilicus d'ailleurs.
La traduction par l'administration française de ces prénoms leur a donné ce petit côté exotique.
Mais le français en a aussi gardé trace dans des prénoms comme Ursuline (Ours-Léonie). »
Nous n'osâmes imaginer ce que l'administration française ferait – en torturant le cyrillique – de nos merveilleux prénoms russes.

*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*'°'*
Pour conclure cet article, nous tenons à renouveler nos remerciements à tous ceux qui ont bien voulu prendre de leur temps pour nous répondre et ceci avec la plus grande amabilité.
En hommage et souvenir, une unité de voltigeurs nouvelle-née a pris le doux nom d’''Anophèle Vorace'' car, comme le disait un illustre inconnu, «Si vous avez l'impression que vous êtes trop petit pour pouvoir changer quelque chose, essayez donc de dormir avec un moustique… et vous verrez lequel des deux empêche l'autre de dormir».
La Gazette
separateur
Derniers tombés
Tyrionl (mat 48809)
Adjt de Erick le rou (mat 38102)
carbone (mat 20729)
Bolchoï (mat 48574)
Donop (mat 37408)
mickan (mat 49586)
leopold buquet (mat 14147)
Elki (mat 47142)
Princesse Sissi (mat 14145)
Ours-Quilicus (mat 43681)
ferd & ric (mat 24078)
Thomasson (mat 49639)
Adjt de bernadeus (mat 9703)
Adjudant Sokurov (mat 41342)
Ivan Laurentievitch (mat 32674)
Igor poliakoff (mat 45575)
Kiril Dimetrov (mat 23034)
Palacky (mat 45097)
Adjt de Ivanovitch (mat 32673)
Parky I (mat 45766)
Vlad Poutine (mat 36284)
Lominskivitch (mat 17157)
Bigarré (mat 17059)
Adjt Gouvion St Cyr (mat 17440)
Sebast91 (mat 49388)
Delamotte Nicolas (mat 41974)
1er Adj. Sitnikoff (mat 31846)
Kapel (mat 49545)
Marie-Amélioski (mat 41877)
Appatöv (mat 48640)
separateur