Chez Lulu-puce

[Zon]

"Foutre dieu camarades,allez donc chez Lulu-puce vous détendre,vous avez quartier libre!"

Zonig (le petit Zon en breton),surnommé ainsi parce qu'il était le fidèle adjudant du Sous-Lieutenant Zon, originaires de Fougères tous les deux,entra dans la taverne à son tour,après quelques ablutions de rigueur.

Revenus de leur infiltration derrière les lignes ennemies,lui et ses hommes avaient grand besoin d'un "coup de raide".

Ils étaient partis pendant la nuit avec pour mission de capturer un adjudant ennemi s'étant rendu coupable de sévices sur des prisonniers français.

Las,l'aigrefin avait plié sa malle et son "bordel" de campagne pour quitter la première ligne.

-"Chou blanc mon adjudant" lui glissa Pierre-Malo,son camarade de toujours.
-"Nenni l'ami,d'autres russes vont pâtir de notre courroux,quatre semaines que nous encaissons les coups,aujourd'hui,nous les donnons,tends l'oreille,il me semble ouïr la présence de vilains par icite".

Se dirigeants vers un champ voisin,la compagnie tomba sur un campement de moujiks appartenant à une milice.

-"Foutre-cul Pierre Malo,ces cuistres dégagent une odeur qui ferait dégueuler un renard,engageons-les de suite!"

A ces mots,la compagnie surgit de nulle part et sabra de nombreux bandits dont la plupart étaient ivres.

-25 gisaient morts ou agonisants au sol déjà gelé,offrande de demain aux corbeaux,charognards et autres pillards russes.

La bande de soudards,pris alors ses jambes à son cou en laissant sur place,fusils,alcool et peaux d'ours à foison.

-"Emmenez ce que vous pouvez,et regagnons prestement nos lignes,leurs amis ne vont pas tarder à rappliquer"

Les corps de 3 camarades tombés au combat pendant ce court engagement furent ramenés dans les lignes française et enterrés avec les honneurs.

-"Tombés au champ d'honneur,je ne laisse pas vos corps aux chiens" déclara l'adjudant Zonig qui s'isola dans sa tente au milieu des bois pour écrire une missive aux parents des défunts.

Ceci fait,il entra chez Lulu-puce,les chants et récits d'exploits guerriers faisaient trembler les murs poisseux de cette isba et pris la plus sévère bedasée de sa courte vie.