Un nouveau départ.

Racontez vos histoires autour d'un verre sous la tente...

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Kolibri (Mat. 51231)
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Un nouveau départ.

Message par Kolibri »

NB : C'est ma première écriture, je le fais par plaisir et n'ayant rien d'autre à faire pour occuper cette douce soirée . Si je commet quelque erreur historique que se soit, je serai heureux que vous me corrigiez.

Le ciel annonçait l'Orage, comme à son habitude ...
Je me tortillais sur ma paillasse, remuant mes méninges " comment en suis-je arrivé là ? ". Car j'avais beau me retourner la cervelle,je
ne me souvenais plus quelle fût la raison pour laquelle je m'engageais dans l'Armée du Tzar.
Une peine de coeur, une famille qui avait déjà bien assez de trois fils ainés à nourrir, ou tout simplement l'envie de voir du Pays.
J'étais né dans une petite ville au Nord de Petrozavodsk, près de la frontière du Grand-Duché de Finlande. Mon père - fils d'un conseiller d'un vieux Boyard de Saint-Pétersbourg - n'avait pas grand chose pour satisfaire à nos besoins, tout juste une petite ferme qui rentabilisait de peu les lourdes charges demandées par la Capitale.

Malgré tout le chemin accompli, je me rappelle encore de cette journée.
Mon père m'avait envoyé à la capitale avec les quelques serfs de la ferme pour y décharger le bétail qui sera bientôt abattu.
Et au même moment, c'était la Garde impériale Preobrajensky, dans leur costumes blancs et verts resplendissants qui faisait claquer leurs souliers sur les pavés des rues de Saint-Pétersbourg. Je me souviens de ce jour là, que lorsque j'ai vu défiler tous ses soldats au pas, pris d'une irrésistible envie de les suivre, je m'enrôlai. Qui l'eût cru que mon père avait assez de contacts pour convaincre l'Officier de recrutement de m'inscrire à l'école Militaire ?

Après une courte période théorique, on avait besoin de jeunes Officiers sur le front me disait ce vieux Capitaine chargé de ma formation, je partis pour Riga, avec cent jeunes recrues qui n'en savaient pas plus que moi. Le voyage serait long, l'itinéraire m'avait été donné comme si l'on m'avait donné une carte au trésor. Après de longues journées de marche, nous nous étendions souvent à coté d'un village, où nous réclamions des vivres. Au début, nous remboursions ce que nous prenions, mais arriva un moment où le coffre était vide, surtout que la troupe, aussi perdue que moi, n'en oubliait jamais son dû, chaque jour êtant compté.
Ils étaient tous un peu comme moi, fils de fermiers dont l'avenir offert par leurs parents se résumait à mourir là où ils naissaient, s'engageant sur un coup de tête cherchant l'aventure.
en Garnison près de la Baltique, je sympathisai avec un caporal, qui n'avait de cosaque que l'origine. D'ailleurs, il avait même changé de nom pour on ne sait quelle raison, on l'appelait Anatole.
La vie était paisible, les troupes s'entrainaient et ne se souciaient pas de leurs salaires ni de leurs rations de nourriture. Malgré le fait que les habitants de la ville auraient bien vendus corps et âmes pour un dixième de ce que mes soldats recevaient.
A peine une semaine après, ce fût la nouvelle ... Un Français attaquait le Bicéphale. On grossit ma troupe de cent hommes, et on m'ordonna d'aller à Leipzig.
Anatole reçut une promotion et un régiment, qui fût officiellement à ma charge.
Et nous étions partis pour la Saxe ... Ou la Prusse ... Ou la Westphalie. Et à nouveau, pendant un mois nous marchâmes. Le climat s'adoucissait. Là bas, c'était la guerre il paraitrait, mais en attendant, je me reposait en écoutant Anatole comptant ses aventures armées ou voulant affiner ma Tactique militaire en m'enseignant celle à la Prusse ou à la Turque.
Aux environs de Leipzig, c'était la Tempête, un Maelstrom me répétais-je ... J'étais assigné à Wachau - Un village perdu plus au sud - selon un éclaireur qui diffusait un message aux troupes de l'Ecole Militaire.
Quelques jours plus tard, sur la berge de l'Oder, je discutai avec de nouveaux Officiers impatients d'en découdre avec se français. Le soir de ma première Manoeuvre, j'étais agité. J'écoutais les terribles murmures qui venaient du Nord, annonçant une couleur rouge sang. Les retentissements des salves et des canons me faisait tressaillir de peur. Et le lendemain, Dans une espèce de mise en scène grotesque, mes soldats traversèrent le fleuve, lentement, trop lentement. Il fallut une journée entière pour apercevoir enfin le premier uniforme bleu, après avoir passé un col de montagne.
Ils étaient une cinquantaine bivouaquant dans une plaine, ils n'eurent pas le temps de déguerpir qu'une salve immobilisait le gros de leurs hommes. Alors que j'étais abattu devant un tel tableau, Anatole pris le relais et sonna une charge. En fin d'après-Midi, il en était fini de ses Français, les soldats riaient et chantaient de bonheur, croyant même que leur labeur était finit. Mon adjudant était d'une autre humeur, il entra dans ma tente en m'expliquant
" Ce n'était qu'une troupe d'éclaireurs, le gros de l'armée se trouverait dans les forêts au Nord . En plus, la situation n'est pas la même pour vos amis Officiers, Ils se battent encore à un contre trois. Une batterie de 12 a été aperçue de l'autre coté de la rivière au Sud, ils vont peut-être essayer de nous bombarder .. "
Mais les Hommes étaient fatigués, nous étions immobilisés pour au moins une nuit.
Une troupe de cavalerie nous rejoignait plus tard dans la nuit. C'était Zerckine, un Instructeur de l'Ecole Militaire. Il avait repéré les Français toute la nuit et ce qu'il me dit, confirma les paroles d'Anatole.
"Demain est un autre jour"
Nous levâmes le camp, les Bleus s'étaient rapprochés, à l'orée de la forêt. Il était temps de Partir. En retraversant le col de la montagne, mes hommes subirent des tirs pressant le pas pour s'échapper de cette rive dangereuse.
De l'autre côté du fleuve, j'appris que je faisais parti des heureux rescapés de cet assaut, mes amis Officiers n'avaient pas tous eu cette chance.

Les jours suivants, je rejoignai Leipzig pour une permission bien méritée. Quelques soldats promus s'enivraient auprès des quelques jeunes demoiselles imprudentes encore présentes dans la ville. Moi j'étais plutôt occupé à étudier mes cartes de la régions, imaginant toute sorte de virgules, d'encerclements et de tenailles improbables.
Quelle ironie, puisque le jour même je reçu une missive prévenant que les troupes de l'Ecole se retirait du Champs de Bataille.

Où tout cela me mènera ?
Oui, l'Aigle, un soir, planait aux voûtes éternelles

Lorsqu'un grand coup de vent lui cassa les deux ailes.
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