Mess de l'armée du maréchal

[vétéran Podzniakov]

Un jeune officier franchit la porte du mess.

Ca fait plus de deux semaines maintenant que je suis au camp et c'est seulement la première fois que je passe la porte du mess. Il faut dire que remettre deux compagnies sur pied de guerre n'est pas de tout repos. Je n'ai pas eu une minute à mois. Et puis ce premier contact avec le front m'a éprouvé plus que je ne l'aurais pensé.

S'avance vers le bar puis se retourne face à la salle.

Messieurs vodak pour tout le monde ! Vous boirez à la santé du sous-lieutenant Podzniakov.

[vétéran Tchekov]

Tchekov déjà à moitié ivre apostropha le nouveau venu

Alors gamin, tu viens offrir ton verre ! Bravo. Je t'ai observé sur le champ de bataille. J'étais près de tes hommes. Ce sont des braves. Ils ont vaillament résisté.

Je suis fier de trinquer avec toi.

[Bolchoï Medved]

Quelques instants aprés l'entrée de Podzniakov, le lieutenant Bolchoï Medved entra a son tour dans le mess.
Le pas lent et décidé, il s'avança au bar. D'une voix grave, puissante, posée mais très ferme, il demande une bouteille au tavernier:

-N'importe quoi ! Tant que ça se boit et que ça saoule !

Le tavernier lui apporta une bouteille de vodka dans une main et une autre bouteille au contenu incertain dans l'autre main. Le tavernier connaissait bien les officiers qui fréquentaient ce mess. Il connaissait chacune de leurs humeurs, de leurs réactions. Il savait quel genre d'humour il aimaient, quelles chansons leur faisaient le plus plaisir. Mais en voyant le regard de Bolchoï Medved, le tavernier ne savait que penser, un frisson d'effroi courut le long de sa colonne vertébrale. Il déposa les bouteilles sans dire un mot et fit deux pas en arrière.

Allant resservir les officiers Tchekov et Podzniakov, le tavernier leur dit tout doucement ceci, veillant a ne pas etre entendu du bar

-Qu'est-ce qu'il a ? Il y a l'Enfer dans ses yeux ! Son visage est figé comme une statue ! Je ne l'ai jamais vu comme ça, on dirait qu'il va exploser comme un baril de poudre ! J'en ai la chair de poule, un gaillard pareil ne doit pas etre facile a maitriser si il se met hors de lui.

Tchekov fut surprit par l'attitude de Bolchoï Medved et par les dires du tavernier

C'est étrange ! dit Tchekov C'est toujours un gai compagnon lorsqu'il vient au mess.

Bolchoï Medved avait déjà terminé la bouteille de vodka quand le tavernier quitta la table ou Tchekov trinquait a l'arrivée de Podzniakov.
Il entamait la seconde bouteille. En vida la moitié d'un seul trait. Le tavernier fit des yeux tous rond en le regardant boire. Passablement nerveux, le tavernier retourna a la table et dit aux deux officiers en essuyant la table machinalement

Mais il a perdu la tête ! dans cette bouteille il y a de quoi saouler un régiment, c'est un tord boyau a faire des trous dans le plancher ! Et il boit ça sans sourciller !

Tchekov commençait a s'inquiéter, Bolchoï Medved ne bougeait pas, hormis le bras droit pour remplir son verre et le porter a la bouche. Il avait le regard fixé dans le vague.

Tchekov se risqua a l'interpeller:

Lieutenant Bolchoï Medved, mon ami, vous ne m'avez pas vu ? Venez avec nous fêter l'arrivée du Sous-lieutenant Podzniakov !

Apres trois longues secondes, le lieutenant se retourna, et vit enfin les personnes présentes dans la pièce. Un visage familier et amical lui souriait, le chef de bataillon Tchekov lui avait toujours montré du respect et de la camaraderie. Le visage du jeune sous-lieutenant le laissa indifférent.
Bolchoï Medved termina d'un trait la bouteille de tord boyau, attrapa derrière le comptoir deux autres bouteilles de vodka, et se dirigea vers la table, d'un pas lent et raide, le regard toujours fixe.
Il se mis au garde a vous devant les deux officier, gardant les bouteilles en main. Tchekov vit alors le regard du lieutenant, il fut lui aussi saisi d'effroi et du se contenir pour ne pas le laisser paraitre. Dans les yeux de Bolchoï Medved étaient durs, il y avait une colère mélée de haine, un abime de douleur, une infinie solitude, une volonté implacable. Ce regard terrible, Tchekov n'en avait jamais vu de tel, même dans la fureur d'une bataille. Il ne savais plus quoi dire.

Bolchoï Medved dit d'une voix d'outre tombe, comme si ce n'était pas la sienne, mais celle d'un démon.

- Je vous souhaite une longue carrière dans l'Armée du Maréchal sous-lieutenant Podzniakov. L'officier Tchekov est l'un des meilleurs soldat de l'armée russe, si vous le fréquentez vous ne resterez pas sous lieutenant bien longtemps.
Je m'en vais boire une de ces bouteille a votre santé a tout les deux. L'autre bouteille sera pour le Diable.

Sans autre cérémonial, du même pas lent et inflexible, Bolchoï Medved sortit de la taverne avec ses deux bouteilles et disparu dans la nuit.

[vétéran Tchekov]

Tchekov était aterré par le comportement de son compagnon d'armes. Pourquoi ce colosse était-il si désepéré ?

Il appela.

Ho, tavenier viens ici. Je t'interdit de laisser boire ton poisson à cet homme. S'il lui arrive malheur, tu en répondras de ta vie.

Il regarda le tavernier d'un air si glacial, que celui-ci en eu un frisson. Non, réellement, mieux valait ne plus donner cette cochonerie qu'au Français. Leur mort importait peu.

Tchekov se leva et sortit à la recherche du jeune officier Russe.

[vétéran Nicolaï Karamazov]

Karamazov qui se rendait à la taverne, croisa son ami Tchekov qui en sortait
"Holà l'ami ! Où vas tu comme ça ?
Viens donc te réchauffer à l'intérieur avec moi. Les nuits commencent à être fraîches"
Karamazov prit son ami par l'épaule et tous deux passèrent la porte de la taverne, et prirent une table.
"Allez, c'est moi qui offre.
- TAVERNIER, apportez deux bouteilles et quelque chose qui se mange.
- Comment ? Non pas du bortch, y en a marre de bouffer du choux.
(...)
Alors figure toi que l'autre jour, j'ai fait un drôle de rêve. Le Tsar en personne nous rendait visite sur le front EST, en grand uniforme. Après que tu lui aies bien ciré les bottes, je l'invitais dans ma tente et lui expliquais les opérations en cours, en tentant de le convaincre de nous envoyer de nouvelles troupes. Et au moment fatidique ... bin je me suis réveillé !
Elle est bonne celle-la, non ?

[vétéran Tchekov]

Tchekov, regarda son commandant de régiment ! Avait-il perdu la tête ? Une balle Française lui aurait-elle fait perdre la raison ?

Tchekov bu le verre devant lui et répondit

Major Karamazov, vos propos m'étonne. Nous avons bien rencontré le Tsar il y a quelques jours. Celui-ci nous a fait les honneur de visiter notre campement. Et ce que vous appelez lui cirer les bottes n'était que manifestation de ma gratitude et mon admiration envers lui !

Se servant un nouveau verre

Vous n'étiez qu'un bourgeois quand la guerre a commencé, alors que je composais des oeuvres pour mon seigneur le Tsar ! Comment pouvez vous parler de lui qui le connaissez si peu !

N'oubliez pas que notre Tzar a confié le commandement de son armée à un état-major et que seuls ces hommes décident de l'envoi de troupes. Et vous savez bien que notre front les soucie autant que leur premier verre de vodka.

[vétéran Nicolaï Karamazov]

Karamazov parut plus que surpris
Nous avons rencontré le Tsar ???
Il regarda sa bouteille pensivement
Mais alors que s'est-il passé après ?
Je me revois encore lui tendre un verre de "spéciale"...

[vétéran Tchekov]

Tchekov éclata de rire à la remarque de son commandant.

Il semblerait Major que le Tsar soit immunisé quant aux effets de votre vodka frelaté, mais que votre endurance elle ne soit plus celle des mois précédents.

En effet, le Tsar est sorti frais et dispo de votre tente, alors que vous n'en êtes ressorti que plusieurs heures après avec un regard quelque peu vitreux.

Tchekov reservi deux verres et ajouta en buvant le sien

Allons, c'est donc l'entraienement qui vous manque, Santé.

[vétéran rec9]

Rec9 arriva dans le mess, cela faisait un bout de temps qu'il n'était pas venu... Il poussa la porte avec fracas puis alla prendre une chaise.

Camarades, je vous offre une tournée de vodka ! La remise des médailles fut merveilleuse, n'est ce pas ? Comme c'est beau de voir que les sacrifices de nos hommes ne sont pas reconnus, vive notre HEM, et le Tsar !

[vétéran Nicolaï Karamazov]

Au mot "médaille", il sembla que quelque chose fit 'tilt' dans la tête du major Karamazov. Il regarda encore sa bouteille, avec l'air de quelqu'un qui cherche désespérement à faire remonter des souvenirs
- bon sang, les médailles.... ah oui... ça me dit quelque chose...
- dis moi, Tchekov, le Tsar avait l'air énervé en sortant de ma tente de commandement ?
j'ai peut-être gaffé quand j'ai dit que je voulais des renforts et pas des médailles...
... va falloir expliquer ça à mes hommes...
Sans attendre la réponse de Tchekov qu'il préssentait déjà, le major s'enfila une bonne gorgée

[Sergei Volkonov]

*La porte s'ouvrit avec fracas, et se referma tout aussi brusquement, à l'entrée d'un Sergei Volkonov passablement agacé. Lorsqu'il vit Tchekov déjà attablé, il se dirigea vers lui.*

"Hum, tu ne m'as pas attendu pour quitter cette foule oppressante lors de cette cérémonie. Peu importe, tu avais bien raison de partir rapidement. Comme promis, je te paye à boire ...

TAVERNIER, UNE BOUTEILLE !"

*Il apperçut également Rec9 et Nicolaï, qu'ils salua tous deux.*

"Quelles nouvelles, camarades ? J'espère que vous avez soif, je paye à boire en l'honneur de nos braves soldats morts dans l'oubli et le déni !

TAVERNIER, CETTE BOUTEILLE, CA VIENT ?

En attendant, nos troupes ont heureusement retrouvé leur vigueur d'auparavant, c'est la seule bonne nouvelle que je puis ramener."

[vétéran rec9]

A l'arrivé du Major Volkonov, Rec9 le salua.

Bonjour Major ! Si vous payez votre tournée, je resterais volontier... Et se servit de la bouteille qu'amena la tavernier

Pour ce qui est des nouvelles... réjouissantes ! Les grenouilles fuyent en laissant or et vodka sur place. Le moral des hommes est au plus haut. L'hiver approchant, les hommes veulent un abris chaud pour y passer l'hiver, rien ne les arrêtera. Sur ces derniers mots, le CAM se resservit un verre puis prit une chaise pour s'installer à la table des officiers présents.

[vétéran Tchekov]

Serguï, heureux de te voir ici. Nous sommes mieux entre nous qu'avec ces profiteurs de galonnés.

Il attrapa son verre qu'il bu d'un trait. L'alcool commençait à lui monter à la tête. Il tapa sur l'épaule de son commandant.

Tu sais Nicolaï ! Ces fichus médailles, j'en ai rien à fichre. J'espère que tu n'a pas répondu à leur cochonerie de demande. De toute façon, on n'en aurait pas eu.

Il pris la bouteille et la vida dans son verre qu'il vida immédiatement.

Ma plus belle médaille c'est d'avoir vu reculer ce cul peigné de Jean Boudet hier. Un fameux farceur celui-là. On a peine le temps de causer qu'il se va.

Il repris la bouteille et comme elle était vide, il cria.

Tavernier alors la vodka, il faut aller la chercher nous même et te botter le cul.

[vétéran Tchekov]

Après plusieurs jours d'absence, Tchekov rentra au mess du régiment. La prise récente de la mine Valoski avait occupé les hommes plus que d'habitude. En plus, plusieurs officiers avaient reçu du Tsar une promotion. Il était temps de féter cela.

Deux hommes suivaient Tchekov, tirant une petite cariole à bras. Il la déchargèrent posant plusieurs tonnelet de vodka derrière le bar et enfin, il se saisirent d'une caisse qui semblait très lourde.

Tchekov s'approcha de la caisse et l'ouvrit. Le tavernier et un des officiers présents poussèrent un cri.

DE L'OR

Oui, messieurs. Voici ce que mes hommes ont ramassé dans la journée de dimanche. Et plutôt que d'envoyer cela se perdre dans les caisses de l'état-major pour engraisser nos huiles, je le donne au trésorier du régiment.

Et pour fêter cela ces cinq tonnelets de vodka. Ce sont les Français qui l'offrent.

Il attrapa le fut le plus proche et après l'avoir percé, il remplit trois verres.

Buvons mes frères. A ces maudits Français, à la prospérité revenue et aux nouveaux gradés.

Les trois hommes attrapèrent leurs verres et les burent d'une traite.

[Didier Lacoste]

de castillon entrant timidement dans la taverne, cherchait son ami et collègue tchekov.

l'ayant repéré, il se dirigea vers lui.salut à toi l'ami, je ne fait que passer, mais il me semblait important de vous soumettre cette demande.

les baggovout arrivent, je vous demande donc de convier notre chef de régiment et son second, à accéder à votre taferne.

demain, le gain de ces échanges possibles, ne pourra qu'être bénéfique à l'ensemble de nos soldats.

voici une bourse de pièces d'or que je donne pour le bien de nos soldats.
cela paiera la vodka que nos chefs savent absorber.

messieurs, à bientôt.

puis en repartant, de castillon salua son ami tchekov.