Noblecourt, son ordonnance le grand, l'immense Bauer arrivaient du front et avaient obtenus, après deux campagnes de rang, une permission justifiée. Ils étaient en tenue de campagne et leurs chevaux étaient attachés à la voiture légère qui les avaient amenés directement du front à Bucarest.
Ils s"arrêtèrent à peine une heure à la grande battisse bourgeoise réquisitionnée pour l'état-major de la gendarmerie impériale pas très loin des ruines de Curtea Veche qui fut construit dit on par Vlad Tepech, l'empaleur de Turcs. Le temps de descendre les bagage de donner les ordres pour les jours à venir et brossés, rafraichit ils se rendirent à leur auberge préférée, celle de La Grande Nonain qui ferre l"oie. Cette auberge avait été refaite à l'identique de celle existant à Paris par un descendant des propriétaires parisiens venu s'installer ici au XVIII ème siècle.
Noblecourt avait demandé ce congés pour mettre de l'ordre dans les dossiers de justice, consulter celui qui lui avait été signalé sur le nouveau Maréchal et surtout rencontrer quelqu'un d'important s'il en est.
Quand ils entrèrent ils ne passèrent pas inaperçu. Noblecourt déjà grand était dépassé de presque deux têtes par Bauer, un ancien dragon colonel général qui avait été aux Amériques puis les campagnes de la révolutions du Consulat et de l'Empire. Leurs bonnets à poils à visières les grandissaient encore et leurs bottes sur lesquelles claquaient des sabres de bataille impressionnaient plus encore. Si le commun se tut, la maitresse des lieux elle ne resta pas sans Voix.
- M. de Noblecourt, Bauer qu'elle surprise je vous croyais perdu dans les plaines glacées de la lointaine Russie.
Noblecourt et Bauer l'accolèrent et la soulevèrent du sol ce qui provoqua les rires de la tenancière.
- Madeleine ma belle tu as toujours ta petite salle que tu ne donnes qu'aux amis car nous attendons quelqu’un ?
- Bien sur mon beau tout de suite et elle les entraina vers le fonds de l'auberge au milieu des odeurs savoureuses
La Taverne de la grande Nonain qui fèrre l'oie
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La Taverne de la grande Nonain qui fèrre l'oie
Dernière modification par Ombre de Noblecourt le mer. avr. 27, 2016 8:31 am, modifié 1 fois.
et pendant ce temps la, c'est pas pour cafter, mais les féroces soldats y font rien qu'à mugir dans nos campagnes
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Re: La Taverne de la grande Nonain qui fèrre l'oie
Bucarest qui attira les Princes Valaques depuis Vlad III était une ville curieuse qui bien que de nombreux conflits l'aient ensanglantés en particulier pendant la guerre contre les turcs, ne fut jamais entourée de remparts; Peut être que les forêts, épaisses et profondes étaient-elles un refuge plus sur pour la population et dangereuse pour l'assaillant, aussi ce dernier se contentait-il généralement que de piller ce gros bourg abandonné ou de la bruler comme le firent les turcs en 1595. Mais c'est en 1698 que Constantin Brâncoveanu en fit la capitale de sa principauté. Depuis cette époque, elle du faire contre mauvaise fortune bon cœur tant la région fut sujette à conflits tandis que les roumains, les turcs, les autrichiens ou encore les russes s'affrontèrent pour dominer la région.
En 1813, la ville possède toujours force de bâtiments anciens qui lui donne un charme captivant où de nombreuses influences se mélangent offrant aux visiteurs un réel dépaysement. L'auberge elle surprenait plus encore avec son style français du XVI ème siècle mâtiné de décoration locale. Si la première salle grande et bondée était un peu sombre, le petit salon sur l'arrière avait le bonheur d'être peint en blanc, d'avoir un beau parquet de chêne sombre et de donner par de grandes fenêtres sur un joli jardin qu'agrémentait une fontaine au naturel. La pièce était vide et un feu, joyeux crépitait dans la cheminée au décor complexe. Bauer déposa dans un coin son immense fusil au canon rayé qui faisait de son possesseur le meilleur tireur de précision de l'armée et avait à son actif, entre autre une vingtaine de généraux ennemis dont dix anglais, parce que le sang rouge sur une tenue rouge c'était moins barbare et salissant disait-il dans un grand rire sauvage.
Madeleine, la tenancière du lieu était une payse comme disait Noblecourt. née à Lacaune sa mère servait au château des Noblecourt et Michel, le Marquis, la connaissait depuis sa prime jeunesse et avait, avec elle des souvenirs émouvants. Puis le tourbillon de la révolution avait emporté bien des choses en particulier Madeleine qui avait suivit un colonel de hussards jusque dans les iles Ioniennes avant que de se retrouver à la mort de ce dernier perdue en Roumanie avec le butin de son compagnon. C'est à Bucarest, sur le chemin du retour vers la France qu'elle avait trouvé cette auberge, copie, nous l'avons dit, d'une auberge de Paris et que son propriétaire n'ayant pas d'héritier lui avait échangé contre une part de butin.
Depuis, la Grande Nonain qui ferre l'oie était devenue un lieu populaire où tous ceux qui parlaient Français venaient passer du bon temps, et dieu sait si à cette époque la langue de Molière était en honneur dans ce pays, comme dans bien d'autre en tant qu'expression des lumières, des idées nouvelles et du bon goût.
Noblecourt et Bauer prirent leurs aises et entouré des attentions de Madelaine, toujours aussi jolie et piquante, s'offrirent une légère collation arrosée d'une bière locale légère qui n'était pas sans rappeler les Pils germaniques. Si Ombre commanda de La Zacusca (assortiments de légumes, d'herbes et de champignons hachés menu et conservés dans l'huile), Bauer lui pris une énorme portion de Pîrjoale moldoveneşti (boulettes de viande hachée et grillée, avec de l'ail et des herbes) mais ce n'était pour lui qu'une très légère collation.
C'est dans un excellent état d'esprit que chacun raconta sa vie et donna des nouvelles de France ou de sa vie passée.
En 1813, la ville possède toujours force de bâtiments anciens qui lui donne un charme captivant où de nombreuses influences se mélangent offrant aux visiteurs un réel dépaysement. L'auberge elle surprenait plus encore avec son style français du XVI ème siècle mâtiné de décoration locale. Si la première salle grande et bondée était un peu sombre, le petit salon sur l'arrière avait le bonheur d'être peint en blanc, d'avoir un beau parquet de chêne sombre et de donner par de grandes fenêtres sur un joli jardin qu'agrémentait une fontaine au naturel. La pièce était vide et un feu, joyeux crépitait dans la cheminée au décor complexe. Bauer déposa dans un coin son immense fusil au canon rayé qui faisait de son possesseur le meilleur tireur de précision de l'armée et avait à son actif, entre autre une vingtaine de généraux ennemis dont dix anglais, parce que le sang rouge sur une tenue rouge c'était moins barbare et salissant disait-il dans un grand rire sauvage.
Madeleine, la tenancière du lieu était une payse comme disait Noblecourt. née à Lacaune sa mère servait au château des Noblecourt et Michel, le Marquis, la connaissait depuis sa prime jeunesse et avait, avec elle des souvenirs émouvants. Puis le tourbillon de la révolution avait emporté bien des choses en particulier Madeleine qui avait suivit un colonel de hussards jusque dans les iles Ioniennes avant que de se retrouver à la mort de ce dernier perdue en Roumanie avec le butin de son compagnon. C'est à Bucarest, sur le chemin du retour vers la France qu'elle avait trouvé cette auberge, copie, nous l'avons dit, d'une auberge de Paris et que son propriétaire n'ayant pas d'héritier lui avait échangé contre une part de butin.
Depuis, la Grande Nonain qui ferre l'oie était devenue un lieu populaire où tous ceux qui parlaient Français venaient passer du bon temps, et dieu sait si à cette époque la langue de Molière était en honneur dans ce pays, comme dans bien d'autre en tant qu'expression des lumières, des idées nouvelles et du bon goût.
Noblecourt et Bauer prirent leurs aises et entouré des attentions de Madelaine, toujours aussi jolie et piquante, s'offrirent une légère collation arrosée d'une bière locale légère qui n'était pas sans rappeler les Pils germaniques. Si Ombre commanda de La Zacusca (assortiments de légumes, d'herbes et de champignons hachés menu et conservés dans l'huile), Bauer lui pris une énorme portion de Pîrjoale moldoveneşti (boulettes de viande hachée et grillée, avec de l'ail et des herbes) mais ce n'était pour lui qu'une très légère collation.
C'est dans un excellent état d'esprit que chacun raconta sa vie et donna des nouvelles de France ou de sa vie passée.
et pendant ce temps la, c'est pas pour cafter, mais les féroces soldats y font rien qu'à mugir dans nos campagnes
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Re: La Taverne de la grande Nonain qui fèrre l'oie
La petite troupe de Grognards à cheval mit pied à terre et s'engouffra dans l'auberge, tandis que deux d'entre eux confièrent les chevaux à un commis de l'écurie attenante, avant de se poster en garde devant l'entrée. L'un d'entre eux, plus chamarré, se dirigea vers le fond de l'auberge, et ceux qui s'avéraient être son escorte, prirent bruyamment d'assaut le comptoir....
Si l'un de vous se tient mal, j'le fais fusiller ! Lança l'officier en plaisantant... Et faites pas trop de bruit... Mettez tout sur ma note.
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Colonel-Général de la Garde Impériale
Ex-Commandant des Eclaireurs de la Garde Impériale
Pleurnicher, geindre, gémir, couiner, se plaindre, chialer, bêler, chouiner, capituler, déserter, se suicider, trahir ou abandonner, JAMAIS !!!
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- Ombre de Noblecourt (Mat. 47688)
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Re: La Taverne de la grande Nonain qui fèrre l'oie
Alors qu'il profitaient du jardin et de sa fontaine qui répandait un peu de fraicheur, un commis se précipita vers eux.
- Madame, Madame des soldats partout qui viennent d'entrer avec un officier avec des dorures plein son uniforme ....
Alors que Madeleine allait se précipiter Michel la retint,
- Si c'est ce que je crois, la personne que j’attendais est arrivée si tu le veux bien je t'accompagne.
Rassurée Madeleine fit un charmant sourire, remercia son commis et pris le bras de Michel. Ensemble ils se dirigèrent vers le salon. Ils y entraient à peine qu'un lieutenant entra suivis de près par Frédéric St Sauveur couvert de dorures comme l'avait dit le commis.
Michel se mit au garde à vous et salua en portant le dos de sa main sur le devant de son front comme c'était, à l'époque, l'habitude. Madeleine ravissante restait un pas en arrière mais en tant qu’hôtesse pris la parole
- Monsieur c'est trop d'honneur pour moi que de vous recevoir dans mon modeste établissement. Ce que disant elle fit une légère révérence laissant deviner par l'échancrure de son corsage une fort jolie poitrine.
- Madame, Madame des soldats partout qui viennent d'entrer avec un officier avec des dorures plein son uniforme ....
Alors que Madeleine allait se précipiter Michel la retint,
- Si c'est ce que je crois, la personne que j’attendais est arrivée si tu le veux bien je t'accompagne.
Rassurée Madeleine fit un charmant sourire, remercia son commis et pris le bras de Michel. Ensemble ils se dirigèrent vers le salon. Ils y entraient à peine qu'un lieutenant entra suivis de près par Frédéric St Sauveur couvert de dorures comme l'avait dit le commis.
Michel se mit au garde à vous et salua en portant le dos de sa main sur le devant de son front comme c'était, à l'époque, l'habitude. Madeleine ravissante restait un pas en arrière mais en tant qu’hôtesse pris la parole
- Monsieur c'est trop d'honneur pour moi que de vous recevoir dans mon modeste établissement. Ce que disant elle fit une légère révérence laissant deviner par l'échancrure de son corsage une fort jolie poitrine.
et pendant ce temps la, c'est pas pour cafter, mais les féroces soldats y font rien qu'à mugir dans nos campagnes