Les Grenadiers à cheval sont organisés en un régiment comprenant, un état-major et quatre escadrons de deux compagnies chacun, soit un effectif total de 1 018 cavaliers. Dans ce corps d'élite, les Grenadiers à cheval font figure, comme leurs homologues à pied, "d'anciens de Marengo" où ils se sont taillés leur part de gloire.
Ils sont commandés en 1804 par le général Michel Ordener.
Montés sur de splendides chevaux noirs, ces géants de 5 pieds 6 pouces minimum (1.80 m) portent un uniforme semblable à celui des Grenadiers à pied : habit de drap bleu à parements écarlates, veste blanche, culotte en peau blanche et botte à l'écuyère. Ils portent un bonnet d'ourson sans plaque et sont armés d'un sabre droit, d'un mousqueton et de deux pistolets.
Les Grenadiers à cheval sont casernés, avec les chasseurs, à l'école militaire de Paris. Toujours proche de leur chef, ils assurent un service régulier auprès de lui.
Austerlitz, à cette occasion les Grenadiers à cheval écrivent sans doute une des plus belles pages de leur histoire. En effet, l'Empereur fait occuper le plateau du Pratzen par les divisions de Saint-Hilaire et de Vandamme, alors que Davout a tenu les positions de Telnitz et Sokolnitz. C'est à ce moment que le tsar Alexandre, dans un ultime espoir, lance sa propre Garde à l'assaut du plateau pour tenter de le reconquérir. Les soldats de Vandamme sont d'abord ébranlés par la charge de l'infanterie russe, mais ils tiennent malgré tout la position. Soudain, ils voient fondre sur eux, toute la cavalerie de la Garde du tsar, cette fois, il faut secourir les malheureux fantassins de Vandamme. Bessières s'en charge. Il envoied'abord deux escadrons de chasseurs à cheval de la Garde sous les ordres du colonel Morland, mais c'est insuffisant. Le maréchal ordonne alors à Ordener et au prince Borghèse de soutenir le brave Morland avec trois escadrons de Grenadiers à cheval et deux de chasseurs.
Les deux plus belles cavalerie d'Europe s'affrontent. La mêlée est impressionnante d'autant plus que Rapp, aide de camp de l'Empereur, avec deux autres escadrons de Chasseurs et un de Mameluks, vient prendre par au combat. Les chevaliers-gardes du tsar sont tous issus des plus grandes familles nobles de toutes les Russies. Ces derniers ne manquent pas de courage, ni de panache, mais ils sont dominés par l'expérience des anciens de Marengo. Le colonel des chevaliers-gardes, le prince Repnine, et plus de 200 des siens sont faits prisonniers. Plus de 500 autres jonchent le terrain... Côté français, sur les 760 Grenadiers engagés, 3 officiers et 18 cavaliers sont blessés alors que trois autres seulement sont tués.
08 février 1807, il est presque midi, depuis trois heures le régiment des Grenadiers à cheval attend les ordres sous le feu de l'ennemi. La voix du colonel Lepic s'élève et il lance à ses cavaliers "Haut les têtes! Grenadiers, la mitraille n'est pas de la merde!"
Murat déclenche la plus formidable charge de l'histoire napoléonienne, plus de 10 000 cavaliers.
Lepic et ses Grenadiers foncent sur une batterie russe et s'en emparent puis abordent les deux premières lignes d'artillerie et d'infanterie russe, qui sont traversées sans coup férir. La troisième ligne est franchie également par Lepic et une soixantaine de Grenadiers. Le colonel et quelques uns de ses braves se retrouvent bientôt cernés par les russes et sommés de mettre bas les armes. Lepic répondit au commandant ennemi : "Regardez ces figures-là, font-elles mine de céder ?" Effectivement, les cavaliers refusent de se rendre, et bien au contraire, ils chargent à nouveau les russes afin de regagner leurs lignes.
François-Frédéric Billon dans ses souvenirs, décrit le colonel Lepic après cette charge légendaire : "Je vis le superbe et colossal Lepic parti depuis quelques heures à la tête de ses Grenadiers à cheval, exubérant de valeur, de force et d'audace, revenir du champ de bataille, où il avait fait des prodiges, se présenter à l'Empereur presque tout dépouillé de ses vêtements, n'ayant plus qu'une botte, couvert de sang et de blessures". Avec Lepic, treize autres officiers sont blessés, trois lieutenants sont tués. Le chef d'escadron Maucomble reçoit, à lui seul, six coups de sabre.
Le lendemain les Russes ordonnent la retraite.
...Grenadiers et Chasseurs sont sans cesse sur le qui-vive auutour de l'Empereur pour parer à toutes attaques des cosaques...
La dernière charge...
Présents auprès de l'Empereur à Ligny, le 16 juin, les Grenadiers vont effectuer leur dernière charge deux jours plus tard sur les pentes du plateau du Mont-Saint-Jean. Le 18 juin, en effet, à Waterloo, alors que Ney a déjà envoyé à l'assaut de l'artillerie et de l'infanterie anglaise; les divisions de Cuirassiers de Milhaud et celles de Lefèbvre-Desnouëttes, l'Empereur lance la cavalerie de la Garde contre les carrés anglais. Les charges se succèdent. Vers 17h30, Ney entraîne pour la troisième fois cette masse de cavalerie contre l'ennemi. Le choc est terrible, les carrés anglais sont fortement ébranlés mais tiennent toujours. Les pertes sont énormes, les grenadiers à cheval sont décimés et Guyot est blessé grièvement. La bataille est perdue malgré l'héroïsme connu de la Vieille Garde.
L'histoire des Grenadiers à cheval s'arrête là, après plus de quinze ans de gloire. Le régiment est définitivement désorganisé le 25 novembre 1815.
Grenadier à cheval
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